Aujourd’hui, nous vous invitons à découvrir une jeune auteure, qui a déjà quelques livres à son actif, parmi lesquels L’étrange secret de Dolly Lola, que nous avions beaucoup aimé. Merci à Sandrine Lévy d’avoir répondu à nos questions !
La mare aux mots : Vous êtes une jeune auteure, pouvez-vous nous raconter votre parcours ? Comment en êtes-vous venue à écrire des livres pour enfants ?
Sandrine Lévy : Après un bac A1 (lettres et maths), je me suis lancée dans des études de psychologie. La psychologie de l’enfant, en particulier, m’a littéralement passionnée, et m’a incitée à prendre le chemin de l’enseignement. Hélas, mon jeune âge (j’ai commencé à enseigner à 22 ans), mon caractère un peu trop introverti et mon manque d’assurance ont fait que j’ai plutôt mal vécu mes premiers pas dans le métier. Je l’ai donc quitté rapidement. De cette courte période je garde malgré tout un excellent souvenir : celui du moment de lecture en maternelle, durant lequel la magie opérait, les petites oreilles se tendaient, les petits yeux brillaient, les sourires se dessinaient… Moment que j’ai eu beaucoup de plaisir à partager ensuite avec mes propres enfants. Ce n’est que plusieurs années plus tard qu’une petite histoire d’escargot m’est passée par la tête, tout à fait par hasard… C’était une nuit, j’ai allumé la lumière, pris mon stylo, et là, j’ai découvert le plaisir de l’écriture. C’est à ce moment qu’a germé en moi cette envie, ce petit espoir fou que mon escargot puisse peut-être, un jour, partir à la rencontre de petits lecteurs… Espoir qui s’est finalement concrétisé, mais au prix d’une grande patience (A la fois, c’était un escargot…). Entre temps, j’ai continué d’écrire, et j’ai rencontré virtuellement des illustratrices de talent. De nouveaux petits personnages ont fait leur apparition dans mes cahiers: Raphie Rasibus, La grande dame et le petit monsieur, entre autres. C’est finalement avec Raphie Rasibus que j’ai obtenu le premier OUI de Gecko, une très belle maison d’édition qui hélas, n’existe plus aujourd’hui… Depuis, les parutions s’enchainent chez différents éditeurs pour mon plus grand bonheur! 🙂 –
LMAM : Parmi les livres que vous avez écrit, quel est celui qui vous apporte le plus de fierté ? Pour quelle raison ?
S.L. : Impossible de répondre à cette question ! Mes livres sont tous mes “bébés”, ils font partie de moi. Je les aime tous pour des raisons différentes: Raphie Rasibus pour son côté espiègle, La grande dame et le petit monsieur pour la poésie qui s’en dégage, Les coquilles de Mikado l’escargot pour l’univers qui s’y rattache , Aussitôt dit pour son grain de folie, L’étrange secret de Dolly Lola pour la musicalité de ses vers et sa chute surprenante… Et chaque album m’a fait vivre de formidables aventures et émotions que je ne peux dissocier du livre… Mais vous, vous avez peut-être une préférence? 😉
LMAM : Avez-vous déjà pensé à illustrer les textes que vous écrivez ?
S.L. : Lors de mes premiers envois aux éditeurs, j’avais accompagné mon texte de quelques illustrations (si j’ose les appeler ainsi !) au feutre… Quand j’y repense, ça a dû les faire bien rire! Je n’ai vraiment pas de talent particulier pour le dessin, bien au contraire… Mais il n’est pas exclu qu’un jour, je tente l’illustration-photo ou quelques collages…
LMAM : Quels livres ont marqué votre enfance ? votre adolescence ?
S.L. : Toute petite, mes parents me lisaient La petite chenille qui faisait des trous, d’Eric Carle, un album que j’adorais… Il me semble que je pourrais encore en réciter quelques passages. Et puis j’ai eu la chance d’avoir une maman qui écrivait et illustrait pour moi de petites histoires tendres de lapins, et un papa qui inventait des histoires toutes plus drôles les unes que les autres. Plus tard, j’ai beaucoup aimé la série Le club des cinq, d’Enid Blyton, ainsi que les livres de la Comtesse de Ségur.
LMAM : Lesquels avez-vous eu envie de faire découvrir à vos enfants ?
S.L. : Ils ont bien sûr eu droit à la savoureuse lecture de La petite chenille qui faisait des trous, mon album de petite fille, un peu marqué par le temps… Pour ce qui est des lectures plus longues (ils ont maintenant 13 ans et demi et 10 ans), c’est un peu plus difficile… J’ai tenté de glisser entre leurs mains quelques livres qui m’avaient marquée plus jeune, mais sans trop de succès… Je n’ai pas insisté : chacun ses goûts !
LMAM : Vos enfants lisent-ils vos livres ? Sont-ils votre premier public, votre public test en quelque sorte ?
S.L. : Bien sûr, je leur fais part des moindres petites modifications de mes textes! Je teste aussi mes toutes premières idées, et s’ils n’adhèrent pas tout de suite, souvent je laisse tomber…
LMAM : Parmi les auteurs et illustrateurs jeunesse contemporains, y en a-t-il dont vous appréciez particulièrement le travail, dont vous vous sentez proche ?
S.L. : Je suis une fan inconditionnelle de Philippe Corentin… Ses histoires me font tellement rire ! Même si mon style est très différent du sien, j’essaie toujours d’apporter, comme lui, une pointe d’humour à mes textes. Je suis aussi très sensible à l’aspect poétique des histoires pour enfants. Humour et/ou poésie sont d’ailleurs très présents dans le travail de Régine Joséphine, Catherine Latteux, Virginie Hanna, Karine Quésada, Lénia Major, et de tant d’autres auteurs jeunesse actuels que j’apprécie beaucoup… Je ne pourrai hélas pas vous parler des auteurs de romans, ne connaissant pas suffisamment ce pan de la littérature jeunesse… Pour ce qui est des illustrations, mes “chouchoutes” sont bien entendu celles qui ont donné vie à mes histoires, et pour lesquelles j’ai eu d’énormes coups de cœur: Selma Mandine, Sandrine Lhomme, Elisa Granowska, Stéphanie Millet, Coralie Saudo, Marie-Pierre Emorine, Séverine Duchesne. Mais j’adore aussi Rebecca Dautremer pour ses couleurs, Olivier Daumas pour son humour, Angélique Pelletier et Grégory Béal pour la douceur de leurs traits… Mais cette liste est loin d’être exhaustive!
Retrouvez Sandrine Lévy sur son blog : http://slevy.blogspot.com/
Son prochain album Les fées des saisons, illustré par Marie-Pierre Emorine, paraîtra en octobre aux éditions Alpha Book.

Aimait la littérature jeunesse bien avant d’avoir des enfants mais a attendu d’en avoir pour créer La mare aux mots. Goût particulier pour les livres pas gnangnan à l’humour qui pique !
L’air rêveur de Mariette (sur la couverture) nous donne l’envie de la suivre dans son aventure