Végétarien (et défenseur de la cause animale) depuis plus de trente ans, je me réjouis de voir depuis quelques années des livres jeunesse qui parlent de ces sujets. En voici quatre récents.
Peut-on manger les animaux ? De nombreux·euses humain·es se sont posé la question, et ce depuis très longtemps (c’était déjà un sujet chez les philosophes de l’Antiquité. Pythagore avait, par exemple, choisi d’être végétarien pour laisse vivre les animaux). Mais notre corps est-il fait pour ça ? Ne sommes-nous pas omnivores ? Si l’on suit ce régime, que peut-on manger pour rester en bonne santé ? Mais d’ailleurs, pourquoi ne plus manger d’animaux, ce ne sont que des animaux…
Pourquoi on mange les animaux ? est un album passionnant destiné aux enfants dès 9 ans. Nina Métais aborde de nombreux sujet, et toujours de façon directe et abordable. L’histoire culturelle de la viande, l’éthique animale, l’alimentation, notre corps, comment faire pour mieux protéger les animaux et d’autres thématiques encore sont traitées sans jugement, sans tenter de culpabiliser. Elle donne des chiffres, des faits. L’album est particulièrement intéressant, car il s’adresse à un public jeune (ce qui n’est pas courant sur cette thématique) et parce que l’autrice tord le cou à de nombreux clichés, donne des conseils, des arguments, des pistes pour aller plus loin. L’album est très joliment illustré par Alice Chemama.
Que signifient les termes de végétarisme, végétalisme et véganisme ? Comment sont nés les mouvements de défense des animaux ? Pourquoi doit-on se soucier des animaux ? Ont-ils une conscience ? Et les plantes alors ?
Sorti dans la collection Radar des éditions Écosociété, La cause animale est un essai pour adolescent·es vraiment intéressant. Parmi les nombreux sujets que l’autrice traite, ses textes sur les liens entre le féminisme et la cause animale (chez les animaux aussi, ce sont les femelles qui sont les plus exploitées, pour leur lait, leurs œufs…) ou entre le combat pour la défense des animaux et les mouvements noirs (je découvre grâce à elle le black veganism) m’ont particulièrement intéressé. C’est un livre documenté, engagé, politique et très intéressant qui pourra captiver autant les adultes que les adolescent·es. L’autrice propose, en fin d’ouvrage, des pistes de débats pour continuer à réfléchir en proposant d’échanger avec elle, tout en disant, en toute humilité, qu’elle peut se tromper, qu’on a le droit de ne pas être d’accord.
À une table de restaurant, deux ami·es discutent. L’un des deux a commandé une entrecôte, mais son amie étant végétarienne il se demande si ça ne va pas la gêner qu’il mange de la viande face à elle. Une conversation débute alors sur le fait de manger des animaux ou non.
Dans Peut-on aimer les animaux et les manger, Guillaume Meurice raconte un dialogue entre deux ami·es (bientôt rejoint·es par un quidam). Ce petit essai sorti dans l’excellente collection ALT (chez La Martinière Jeunesse) parle de ce sujet (au sens large) avec une simplicité déconcertante et avec beaucoup d’humour. Ici, la plupart des arguments des carnistes sont pulvérisés grâce à ceux de la femme végétarienne qui a réponse à tout et maîtrise son sujet. C’est un texte qu’on prend énormément de plaisir à lire, qu’on soit adolescent·e (le texte est destiné aux ados à partir de 15 ans) ou adulte. Il peut aider à répondre aux arguments (souvent infondés) de celles et ceux qui continuent de tenter de convaincre les végétarien·nes de renoncer à leur choix de vie.
Avigaïl se bat contre les tests sur les animaux depuis qu’elle a découvert ce qu’il se passait dans les laboratoires, Keely milite contre la chasse à courre, Andrew patrouille pour Kalaweit, l’association créée par son père qui protège les gibbons, Servane et Morgane ont été candidates pour le parti animaliste. Il y a aussi Alice (militante végane), Mathilde et Nicolas (qui œuvrent pour les refuges), Violette (militante L214), Paola (qui se bat contre la corrida), Maeva et Alida (qui défendent les baleines) et Fatou (défenseuse des oiseaux). Iels sont jeunes et iels défendent les animaux.
À travers leur combat, treize jeunes entre 10 et 26 ans nous sont présenté·es dans Ces jeunes qui défendent les animaux. Camille Brunel, auteur que l’on a déjà reçu à La mare aux mots, ici et là, est lui-même militant pour la défense animale. Pour chacun des personnes qu’il met en avant, il dresse d’abord un portrait puis explique un peu mieux la cause qui est la leur et termine par des chiffres (qui font souvent mal). Si ce dernier livre de la sélection n’est pas un livre sur le végétarisme ou le véganisme, cette thématique y est quand même très présente (et il est fort probable que tous les jeunes militant·es interrogé·es ne soient pas carnistes). Ce documentaire (très militant, je salue d’ailleurs le courage de la maison d’édition de l’avoir édité) s’adresse aux adolescent·es, mais là aussi pourra intéresser les adultes.
Pourquoi on mange les animaux ? Texte de Nina Métais, illustré par Alice Chemama Actes Sud Jeunesse 17,50 €, 188×288 mm, 58 pages, imprimé en France chez un imprimeur écoresponsable, 2024. Achetez ce livre* via LesLibraires.fr, LaLibrairie.com ou Place des libraires. |
La cause animale d’Alexia Renard Écosociété, dans la collection Radar 14 €, 139×196 mm, 126 pages, imprimé en France, 2023. Achetez ce livre* via LesLibraires.fr, LaLibrairie.com ou Place des libraires. |
Peut-on aimer les animaux et les manger ? de Guillaume Meurice La Martinière Jeunesse, dans la collection Alt 3,50 €, 110×170 mm, 32 pages, imprimé en France, 2023. Achetez ce livre* via LesLibraires.fr, LaLibrairie.com ou Place des libraires. |
Ces jeunes qui défendent les animaux de Camille Brunel La Martinière Jeunesse 15,90 €, 170×225 mm, 128 pages, imprimé en Espagne chez un imprimeur écoresponsable, 2023. Achetez ce livre* via LesLibraires.fr, LaLibrairie.com ou Place des libraires. |
Aimait la littérature jeunesse bien avant d’avoir des enfants mais a attendu d’en avoir pour créer La mare aux mots. Goût particulier pour les livres pas gnangnan à l’humour qui pique !