Oui j’ai attendu que les fêtes soient passées (où j’ai encore vu des amis dépenser des fortunes en jouets qui seront abandonnés, cassés ou inutiles dans quelques semaines) pour parler du « consommer plus »… et surtout de la décroissance !
Hector et son chat Archibald vivaient dans une toute petite maison. Ils étaient heureux, se contentaient de ce qu’ils avaient, mais un jour le vent apporta une publicité qui allait changer leur vie : GRANDE PROMOTION SUR LES BACS À GLAÇONS !!! POUR 13 BACS À GLAÇONS ACHETÉS, 1 CONGÉLATEUR OFFERT ! Rendez-vous compte ? Il ne fallait pas rater ça ! Ils étaient heureux de pouvoir boire des citronnades glacées, « Mais comment faisait-on avant ? » se demandaient nos héros. En rentrant du magasin, ils avaient vu une autre publicité, une serre offerte pour 13 arrosoirs achetés… Ni une ni deux les voilà repartis et tant pis s’ils n’avaient pas la place dans la maison, ils allaient trouver, on mettrait la table ailleurs ! Ainsi petit à petit la toute petite maison s’équipa de choses plus utiles les unes que les autres… et même d’un accumulatôr à bidouilleries !
Leïla Brient et Julie Grugeaux dénoncent le consumérisme et ces opérations des grands magasins qui nous font croire qu’elles nous font des cadeaux si on consomme plus (comme si les magasins étaient de gentils philanthropes !). Hector et Archibald n’avaient évidemment pas besoin de tout ça (et n’avaient surtout pas la place) et très vite ils s’en rendront compte. Un très bel album tout en hauteur, plein d’humour pour rappeler aux enfants qu’il n’y a pas besoin de consommer pour être heureux (et n’oubliez jamais le fameux adage, si c’est gratuit, c’est toi le produit !).
Quelques illustrations sur le blog de l’auteur.
Le même vu par La valse des pages.
Qu’ils étaient bons les croissants du boulanger de ce village ! Le goût n’était pas un hasard mais le fruit du travail de cinq hommes : le boulanger donc, le paysan qui récoltait le meilleur des blés, le meunier qui faisait une bonne farine grâce à son savoir-faire, le bûcheron qui savait quels arbres couper et comment le faire pour obtenir le bon bois pour cuire les croissants et l’apiculteur respectueux des abeilles qui récoltait un miel qui rendait les croissants encore meilleur. Chaque dimanche les cinq compagnons se retrouvaient pour déguster ces croissants qui n’existeraient pas sans leurs cinq savoir-faire respectifs. Mais un jour un prince goûtât ces croissants et en devint complètement dingue. Il lui en fallait absolument, et pas que le dimanche. Alors, tous les cinq se mirent à travailler plus pour produire plus (et pour gagner plus). Bien entendu ils ne pouvaient plus le faire avec autant de soin, il fallait du rendement, mais en échange ils allaient gagner de l’argent… allaient-ils être heureux pour autant ?
Voilà une très belle histoire aux illustrations bien singulières. On peut même dire qu’il y aura les fans et ceux qui ne vont pas du tout aimer les personnages et décors en bois de Yannick Beaupuis ! Mais l’histoire réconciliera tout le monde, un conte dont la morale serait de se contenter des plaisirs rares plutôt que vouloir tout, tout le temps. Qu’il vaut mieux manger un bon croissant au beurre une fois par semaine plutôt que tous les jours des choses sans saveurs (ça marche aussi avec le fromage, les gâteaux, le chocolat ou plein de choses). Voilà un message intéressant, quelque chose que j’essaye de passer à mes enfants et que je suis heureux de retrouver dans ce bien bel album.
Vous pouvez visualiser des intérieurs sur le site de l’éditeur.
Le même vu par Sous le feuillage.
L’accumulatôr à bidouilleries Texte de Leïla Brient, illustré par Julie Grugeaux Winioux 14€, 150×350 mm, 36 pages, imprimé en Belgique, 2013. |
Le boulanger des croissants de Yannick Beaupuis Balivernes Éditions dans la collection Calembredaines 12€, 200×250 mm, 40 pages, imprimé en Belgique, 2013. |
Un homme qui a un poussin dans le ventre… et l’imagination des enfants !
Gabriel
Aimait la littérature jeunesse bien avant d’avoir des enfants mais a attendu d’en avoir pour créer La mare aux mots. Goût particulier pour les livres pas gnangnan à l’humour qui pique !
Voilà deux albums plein de sens.
C’est que le style graphique du deuxième interpelle mais moi qui ai un fils boulanger je trouve ce personnage de couverture bien trop rigide pas à l’image des boulangers. Mais bon passons.
Ahhh merci! Super support pour illustrer le discours quotidien auprès des loulous, happé par les publicités!
Tout à fait le genre de livres qui me parlent en ce moment ! Parce que personnellement, je suis dans une grande période de décroissance après la lecture de zéro déchet et de l’art de la simplicité et surtout parce que c’est difficile de faire passer le message aux enfants. Pourtant les miens n’ont jamais été habitués de notre part à la surconsommation mais par contre, ma fille a pris la mauvaise habitude de réclamer des choses bien souvent inutiles à sa grand mère qui lui achète tout et surtout n’importe quoi. J’essaie de faire passer le message mais à 7 ans, difficile de comprendre les enjeux écologiques et humains qui se trament derrière.
Ayé! Demande de devis faite!
L’accumulatôr à bidouillerie va bientôt être intégrée à ma nouvelle animation ” Eco-consomm’action”.
Me manquait quelque chose de concret pour montrer aux enfants l’absurdité de la consommation telle qu’on nous la présente aujourd’hui…
Merci encore pour ce partage!
Bonne journée et bon week end,
Alex
juste ….. merci pour ces belles références!
Cette chronique aurait été bien utile à certains enfants que je connais en échange des cochonneries reçues à Noel…thématique vraiment intéressante!