Aujourd’hui, je vous propose de rencontrer Camille et Aster dans deux albums qui parlent de transidentité et des stéréotypes de genre.
C’est un cauchemar qui réveille Camille, le jour de la rentrée. Nouvelle école, nouvelle vie, Camille a déménagé. Elle vient de Los Angeles, la voilà en France. C’est toujours angoissant une rentrée en sixième, mais encore plus quand c’est dans un nouveau pays, quand on ne connaît encore personne. Sa mère est inquiète, a-t-elle la bonne tenue ? Et s’il lui arrivait quelque chose « surtout, si cela ne va pas, n’hésite pas à en parler » lui recommande-t-elle. Elle angoisse que tout recommence, comme l’année dernière. Mais la première journée est un grand succès… Les autres seront-elles aussi réussies ?
Pour parler de Je suis Camille, je dois évidemment révéler l’intrigue (que les parents comprennent assez vite), Camille est une petite fille trans. Elle va s’efforcer de garder son secret, mais c’est un secret lourd à porter pour la fillette. Ce grand album proche du roman première lecture (il fait 76 pages), magnifiquement illustré, sonne particulièrement juste (l’ouvrage est d’ailleurs postfacé par la présidente de l’Association Nationale Transgenre et il a été recommandé par Lun R qui maîtrise mieux que moi le sujet). Ce n’est jamais lourd, jamais intrusif, un poil didactique, mais pas plus qu’il ne faut, bref je trouve cet album sur le sujet particulièrement réussi. Plus de livres sur la transidentité dans notre webzine LGBTQI+.
Un très bel album sur la transidentité.
Aster a 13 ans, bientôt il sera un métamorphe, comme tous les garçons… Sauf qu’Aster, lui, rêve d’être une sorcière, ce qui est réservé aux filles. Alors que les garçons commencent à disparaître mystérieusement, les pouvoirs d’Aster (qui apprend la sorcellerie en cachette, puisque ça lui ait interdit), vont être bien utiles aux autres.
Le premier tome de la série Le garçon sorcière est absolument passionnant. On suit donc les aventures d’un jeune garçon qui aimerait faire quelque chose qui est réservé aux filles (on pourra donc voir ici une critique des stéréotypes de genre) et l’on pourra même voir une métaphore du coming-out lorsqu’Aster a du mal à annoncer à ses parents ses préférences (sensation redoublée quand on apprend que l’autrice a elle-même a fait son coming-out pendant la réalisation de cet album). Mais il serait dommage de résumer Le garçon sorcière à ce thème, car c’est une aventure passionnante, pleine de rebondissements, on parle d’amitié, d’entraide… et de sorcellerie !
Le premier tome passionnant d’une BD sur un jeune garçon qui souhaiterait faire quelque chose que son genre lui interdit de faire.
Je suis Camille de Jean-Loup Felicioli Syros 19,90 €, 208×294 mm, 76 pages, lieu d’impression non indiqué, 2019. |
Le garçon sorcière – T1 de Molly Knox Ostertag (traduit de l’américain par Romain Galand) Kinaye dans la collection Fresh Kids 19,90 €, 173×258 mm, 224 pages, imprimé en Italie, 2020. |
Aimait la littérature jeunesse bien avant d’avoir des enfants mais a attendu d’en avoir pour créer La mare aux mots. Goût particulier pour les livres pas gnangnan à l’humour qui pique !