Ça vous dit un tour du monde ? Amérique, Afrique, Chine, Japon, Russie… Les contes nous font décidément voyager !
On commence par la Chine.
Deux sœurs-serpents vivaient dans la montagne. Baï était blanche comme les nuages d’hiver et Quing bleue comme le ciel d’été. Elles pouvaient, en regardant un oiseau ou un poisson, en prendre la forme. Elles entendirent parler d’un endroit merveilleux qu’on appelait Le pays du lac de l’Ouest, on disait même que c’était le plus bel endroit sur la Terre. Elles décidèrent de partir y vivre sous l’apparence de deux jeunes filles. Là, elles rencontrèrent le beau Xuxian, dont Baï tomba amoureuse tout de suite. Ils se marièrent… mais l’amour du jeune homme allait-il rester aussi fort le jour où il apprendrait que la jeune fille était en fait un serpent ?
La légende du serpent blanc est un magnifique conte, une légende très ancienne, bien connue des Chinois, qui n’avait jamais été adaptée en France. C’est sous la jolie plume d’Alexandre Zouaghi et les superbes illustrations de Wang Yi que nous la découvrons… et quelle merveille ! C’est un album assez complexe, très riche (donc plutôt pour les jeunes lecteurs, l’éditeur le conseille à partir de 9 ans) dans lequel on parle de la force des sentiments, de l’amour. Des petits bijoux comme savent nous offrir les éditions HongFei.
Des extraits en ligne.
Un homme qui sauva une fourmi de la noyade (contre l’avis général) et qui en fut récompensé, un docteur qui aida un loup qui le paya en or, les négociations entre le roi Chu et le roi des cerfs et un homme qui parlait la langue des oiseaux, quatre magnifiques histoires.
La langue des oiseaux est le premier recueil de contes que sortent les éditions HongFei et c’est une très bonne idée ! Quatre très belles courtes histoires dans lesquelles les hommes ont raison d’écouter les animaux. Ces jolis contes sont réunis dans un petit livre, illustré par Clémence Pollet. Le genre de recueil qu’on adore avoir dans sa bibliothèque, ouvrir de temps en temps. On regrettera juste qu’il n’en contienne que quatre, les amis de HongFei : on en veut plus ! Un très beau recueil de contes venus de Chine pour se rappeler, grâce à de belles histoires, l’importance des animaux.
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On continue la route par le Japon.
Un couple de paysans se désolait de ne pas avoir d’enfant. Ils auraient tant aimé en avoir un, même tout petit. Ils furent écoutés, car bientôt un enfant naquit, mais il était minuscule, ils décidèrent dont de l’appeler Issun Bôshi « celui qui n’est pas plus grand que le pouce d’un enfant ». Le temps passa, l’enfant ne grandit pas. À quinze ans il décida de partir vivre sa vie. Sa mère lui donna un bol de riz et son père une aiguille. Ainsi commença le périple d’Issun Bôshi. Des aventures qui allaient lui faire rencontrer un ogre puis une princesse… mais je ne vous en dis pas plus !
Là aussi, quel magnifique album ! Tant l’histoire que les illustrations. Ce conte japonais nous fait bien sûr penser aux histoires de Poucette et de Tom Pouce, deux classiques de notre littérature. Ici aussi, ce tout petit personnage va vivre de folles aventures et va devoir faire preuve d’ingéniosité. Les illustrations sont absolument magnifiques et le grand livre, tout en longueur les mettent parfaitement en valeur. Un très bel ouvrage.
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Le même vu par Enfantipages.
On remonte en Russie.
Une petite fille rusée qui sut s’évader après avoir été kidnappée par un ours, une vache qui aida la petite Févronia maltraitée par ses beaux-parents, un enfant qui sauva son père grâce à son respect des animaux, un renard qui profitait de la naïveté d’un ours, un enfant qui osa défier un tigre ou encore la terrible Baba Yaga… bienvenue dans les contes russes !
Douze très beaux contes venus de Sibérie, du Caucase ou de Russie. Des contes qui nous rappellent parfois des histoires que l’on connaît (les contes voyagent autant qu’ils nous font voyager). Ici, on n’est pas frustré par la longueur des histoires, on a vraiment l’impression de lire douze petits livres entiers dans ce recueil. Il est joliment illustré par Sébastien Pelon. Un très bel ouvrage pour un voyage au pays du froid !
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Une petite fille qui n’avait plus de maman vit un jour son père se remarier avec une méchante femme. De sa mère, elle gardait une poupée de chiffon, qu’elle lui avait fabriquée. Un jour, la marâtre ordonna à l’enfant d’aller voir sa sœur pour lui demander du fil blanc et une aiguille pour lui coudre une chemise. La poupée prévint l’enfant du danger, elle lui conseilla d’aller voir sa marraine. Celle-ci lui apprit que la femme qu’elle devait aller voir n’était autre que la terrible Baba Yaga, elle lui donna donc des conseils pour lui échapper.
On retrouve donc l’horrible Baba Yaga dans une histoire adaptée par Claude Clément qui s’est inspirée du conte russe. Une histoire qui fait un peu peur, on tremble pour cette petite fille que la sorcière pense manger. L’album est très grand ce qui permet de mettre en valeur les très belles illustrations de Paul Echegoyen. Un très bel ouvrage sorti au Seuil.
Le même vu par Œil d’ailleurs et par Les lecteurs de Liyah.
Fini le froid, on part pour l’Afrique.
Un chat qui avait décidé de ne plus manger de viande, une goutte de miel qui avait provoqué une guerre, un devin mis à mal par une mouche, un jeune homme qui apprit qu’il valait mieux placer son espérance dans les bêtes plutôt que dans les hommes, un roi qui avait décidé de faire tuer tous les vieux de son village… et bien des histoires encore !
Ce sont 26 contes d’Afrique qu’a réuni Jean Jacques Fdida dans le recueil sorti chez Didier Jeunesse, Contes d’Afrique. Des contes fabuleux et pleins de sens dans lesquels on rappelle l’importance de la sagesse (tout en louant la naïveté d’autres), de la générosité, des animaux. Les contes sont vraiment délicieux, le genre d’histoires qu’on prend beaucoup de plaisir à lire, on se régale ! D’autant que l’ouvrage est illustré par le talentueux Rémi Courgeon. En plus des contes on trouvera de temps en temps des pages de devinettes. Un très bon et bel ouvrage.
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Le même vu par A l’ombre du saule.
Une princesse tanzanienne qui sauva son père transformé en lion par un sorcier, une teinturière mauritanienne qui déjoua les pièges d’une ennemie, une jeune ghanéenne qui se battait comme les hommes et redevenait séduisante quand la guerre était finie et quatre autres princesses d’Afrique.
Que j’aime les princesses de Christine Palluy ! Après Princesses de tous les pays etPrincesses de la cour de Versailles aux palais de Vienne,voici donc les Princesses d’Afrique. Six histoires qu’elle a créées (après s’être beaucoup documentée sur les peuples et les régions dont elle parle) et une inspirée d’une légende africaine. De très beaux contes qui, chaque fois, nous présentent des femmes battantes. Christine Palluy nous donne une autre image de la princesse que celle qu’on voit souvent (le genre nunuche qui attend tranquillement le prince charmant en filant la laine). Ce que j’aime aussi, c’est que ces contes sont dans un livre dans lequel on ne s’attend pas forcément à ce genre de choses (ce n’est pas un livre militant, ce n’est pas un livre de chez Talents Hauts) et d’ailleurs ce n’est pas le genre de livres à message qui veut absolument faire passer quelque chose (ce qui est toujours un peu pénible, attention je ne parle pas des livres de chez Talents Hauts en disant ça, pas d’interprétations !). Christine Palluy a une vraie plume et elle s’entoure ici de très bons illustrateurs. Lito n’a pas toujours une bonne image chez les snobinards qui sont légion dans la littérature jeunesse (le salon de Montreuil qui s’ouvre dans quelques jours est l’occasion de dénoncer ce snobisme puant tellement répandu), ce livre leur donne une fois de plus tort de ne regarder la littérature jeunesse qu’avec des œillères. Un très bel ouvrage, vraiment.
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On continue le voyage en Amérique.
Veeho avait entendu parler d’un homme qui ne manquait jamais de nourriture, il voulut en savoir plus et alla le rencontrer. L’homme lui offrit à manger et lui proposa même de l’héberger pour la nuit. Veeho, lui, cherchait ce qui le rendait si riche. Il aperçut un sac étrange, il décida de le voler. Il n’aurait peut-être pas dû… Glooskap vivait sur une île perdue, il envoya un lapin dire aux hommes que ceux qui trouveraient son île verraient leurs plus grands souhaits se réaliser. Quatre hommes partirent donc à la recherche de Glooskap et réussirent à le trouver. L’homme leur exauça leurs vœux, mais à une condition… que trois d’entre eux n’arrivèrent pas à tenir.
Les quatre vœux, sorti dans la collection Contes & Classiques du Monde chez Magnard rassemble deux très beaux contes indiens. Il est question ici d’hommes qui accomplissent une action qu’ils n’auraient pas dû faire. On connaît peu les contes indiens et c’est un régal de découvrir ces deux-là, c’est complètement dépaysant. C’est Sandrine Bonini qui les met en image et ses grandes illustrations sont très belles et accompagnent parfaitement le texte, elles nous font aussi voyager. Un très bel album.
Et si l’on refaisait un tour du monde rapidement ?
Une fée qui couvrit une jeune fille généreuse d’or (puis sa sœur, qui voulait profiter de l’aubaine, de poix), une autre qui devait n’être jamais vue de son amoureux le samedi sous peine de perdre sa forme humaine, la Dame du Lac qui apprit la magie de Merlin pour mieux pouvoir l’emprisonner, la fée Babouchka qui refusa d’aider les rois mages et qui s’en mordit les doigts au point d’apporter chaque Noël des cadeaux aux enfants…
Dix fées sont réunies dans Fées de légende de Christine Pompéi illustré par Anja Klauss. Des contes allemand, poitevin, breton, britannique, italien, hongrois, slave, russe, chinois et vietnamien. C’est un grand livre, très beau comme les aiment généralement les enfants. Le genre de recueil qu’on aime offrir. On fera ici de beaux voyages tout au long de ces belles histoires. On regrettera juste que ces contes soient à ce point résumés (effet amplifié quand on les connaît), mais ça peut-être une première approche. Autre bémol, les contes tiennent sur deux pages, on tourne donc la page à la moitié du conte et généralement l’illustration montre la fin de l’histoire. L’enfant sait donc à mi-parcours comment ça va finir… dommage ! Mais c’est tout de même un très joli livre sorti chez De la Martinière Jeunesse.
Quelques pas de plus…
D’autres contes du monde par exemple ici ou là.
On a déjà chroniqué des livres de Alexandre Zouaghi (L’auberge des ânes), Wang Yi (Princesse corbeau, Yexian et le soulier d’or et Petit poisson peut voler), Chun-Liang Yeh (Le calligraphe, Le goût de la pêche, L’auberge des ânes, Pi, Po, Pierrot, Yexian et le soulier d’or, Le duc aime le dragon et L’autre bout du monde), Clémence Pollet (Mon coffret pour découvrir la ferme et L’auberge des ânes ), Sébastien Pelon (Pourquoi les éléphants aiment-ils tant leur trompe), Jean-Jacques Fdida (Cendrillon ou La Belle au soulier d’or, La barbe bleue ou Conte de l’Oiseau d’Ourdi, Le Petit Chaperon rouge ou La Petite Fille aux habits de fer-blanc et La belle au bois dormant ou Songe de la vive ensommeillé), Rémi Courgeon (Pieds nus, Toujours debout, Pas de ciel sans oiseaux et Elvis Presley), Christine Palluy (Princesses de la cour de Versailles aux palais de Vienne et Princesses de tous les pays), Sandrine Bonini (Le zoo des légumes et Petits contes des 1001 nuits), Christine Pompéi (Mes premiers contes) et Anja Klauss (La belle au bois dormant). Retrouvez aussi nos interviews de Chun-Liang Yeh et de Rémi Courgeon.
La légende du serpent blanc Texte d’Alexandre Zouaghi, illustré par Wang Yi HongFei 16,50€, 230×326 mm, 49 pages, imprimé à Taïwan, 2013. |
La langue des oiseaux et autres contes du palais Textes de Chun-Liang Yeh, illustré par Clémence Pollet HongFei 12,50€, 167×227 mm, 46 pages, imprimé à Taïwan, 2013. |
Issun Bôshi, l’enfant qui n’était pas plus haut qu’un pouce d’Icinori Actes Sud Junior 16,90€, 226×357 mm, 40 pages, imprimé au Portugal, 2013. |
Contes de Russie Textes de Robert Giraud, illustré par Sébastien Pelon Père Castor 13,50€, 226×248 mm, 61 pages, imprimé en France, 2013. |
Baba Yaga Texte de Claude Clément, illustré par Paul Echegoyen Seuil Jeunesse 18€, 268×387 mm, 32 pages, imprimé en Italie, 2013. |
Contes d’Afrique Textes de Jean-Jacques Fdida, illustré par Rémi Courgeon Didier Jeunesse 18€, 195×240 mm, 125 pages, imprimé en France chez un imprimeur éco-responsable, 2013. |
Princesses d’Afrique Textes de Christine Palluy, illustré par un collectif Lito dans la collection Histoires pour rêver 18€, 250×238 mm, 72 pages, imprimé en UE, 2013. |
Les quatre voeux Textes de Richard Erdoes et Alfonso Ortiz (traduits par Alain Deschamps), illustrés par Sandrine Bonini Magnard Jeunesse dans la collection Contes Classiques Monde 16,20€, 329×328 mm, 45 pages, imprimé en France chez un imprimeur éco-responable, 2013. |
Fées de légende Textes de Christine Pompéi, illustrés par Anja Klauss De la Martinière Jeunesse 12,90€, 236×337 mm, 44 pages, lieu d’impression non indiqué , 2013. |
Un concours très sympa pour les classes maternelles autour du très bon Boucle d’ours sur le blog de Didier Jeunesse.
Gabriel
Aimait la littérature jeunesse bien avant d’avoir des enfants mais a attendu d’en avoir pour créer La mare aux mots. Goût particulier pour les livres pas gnangnan à l’humour qui pique !
Ah les illustrations de Sebastien Pelon… Je crois que le Matriochka du Père Castor est un de mes favoris ne serait-ce qu’avec les dessins (bon en plus l’histoire est super)
Ah ben là c’est simple, il me tentent tous !
Les couvertures sont vraiment magnifiques pour presque tous, la magie des contes!