XIVème siècle en France, XVIIème au Québec et XVIIème au Japon, aujourd’hui on voyage dans le temps et dans le monde.
Ysane est née en 1374 dans une famille riche, seulement sa mère l’a eue sans être mariée. Hors de question pour son grand-père de garder cet enfant, il demande à son intendant de le porter dans la forêt de le tuer. L’homme n’y arrivera pas et le déposera dans un trou, espérant que les loups feront le sale travail qu’il n’a su faire. Ysane sera finalement élevée avec un jeune loup par une femme qu’on pense sorcière. Les années passent et Ysane a maintenant quinze ans, à la mort de sa mère adoptive elle doit fuir, le village supporte mal de cohabiter avec cette jeune fille qui a grandi avec un loup, les villageois la soupçonnent même d’être une meneuse de bêtes (sorte de sorcière qui a le don de faire accomplir aux animaux de terribles choses). Ysane va donc partir sur les chemins avec Loup, se faire des amis en route comme Gabriel mais surtout des ennemis. Mais si elle veut découvrir qui elle est, elle devra parcourir ce chemin semé d’embûches…
Absolument captivant ! Anne Ferrier est décidément un grand auteur, son roman La meneuse de bêtes est vraiment prenant, il est difficile de le lâcher avant la dernière ligne. On est transporté ici au XIVème siècle et on va découvrir les mœurs de l’époque (et même rencontrer quelques célébrités), c’est un roman historique parfaitement documenté, un thriller où l’on ne s’ennuie jamais. On y parle d’amour, de croyances, de la quête des origines, des différences d’origine sociale et surtout de la peur, peur de ce qui est différent, de ce que l’on ne connaît pas. J’ai vraiment été emporté dans son histoire et la fin laisse présager une suite, j’ai hâte !
Guillaume, 15 ans, ne voit pas sa vie se poursuivre telle qu’elle commence, il est l’employé d’un patron qui le bat. Il décide de s’engager auprès des missionnaires et d’aider à construire un pays en pleine mutation de l’autre côté de l’océan Atlantique : le Québec. Lors de la traversée il rencontre Jean, un garçon de son âge. Ensemble ils vont connaître la vie des indiens, leurs rituels, leur alimentation et même parfois leur cruauté. La vie de Guillaume va être complètement bouleversée le jour où il sera enlevé par les Iroquois.
Ce roman qui se passe au XVIIème siècle nous raconte donc l’histoire du Québec, comment les français se sont appropriés les terres, l’évangélisation, les pillages, les massacres,… Même si ça reste une fiction (avec quelques maladresses), l’auteur s’est vraiment documenté sur le sujet et nous raconte les choses telles qu’elles se sont passées, mêlant à ses personnages fictifs des personnes ayant vraiment existé. C’est un roman d’aventure en plus d’être un roman historique et une très belle histoire d’amitié mais également une histoire pour ne pas oublier la barbarie et les massacres.
Retrouvez le dossier pédagogique du livre.
Kinsaku ne veut pas se battre, son père le regarde et attend de lui qu’il le fasse. Face à son ennemi, katana en main, Kinsaku a des mots qui lui viennent en tête, pas des mouvements. Les mots il ne les dit pas, Kinsaku ne parle jamais mais un jour il décide de les écrire. Contrairement à ce qu’on avait choisi pour lui, il deviendra poète et non guerrier.
C’est avec des mots très poétiques, des phrases très bien ciselées que Calouan nous raconte un passage fictif (c’est le principe de la collection dont j’avais déjà parlé ici) de l’enfance de Bashô, poète japonais du XVIIème siècle, grand maître du haïku. On parle donc ici de l’enfance d’un personnage de l’histoire mais au-delà de ça on parle de la différence (et même du harcèlement dont sont victimes certains enfants “différents”). Un très joli petit (une quarantaine de pages, écrit gros) roman.
Quelques pas de plus…
Nous avons déjà chroniqué plusieurs livres d’Anne Ferrier (La malédiction Shakespeare, Le chien des ténèbres, Merlin, l’enfance d’un enchanteur, Arthur, l’enfance d’un roi, Morgane, L’enfance d’une magicienne et Petit pot de colle) et nous l’avons même interviewée : notre interview d’Anne Ferrier.
La meneuse de bêtes d’Anne Ferrier Oskar éditeur dans la collection Les compagnons au loup 12,95€, 130×210 mm, 210 pages, imprimé en Europe, 2012. |
L’Iroquois Blanc de Jean-Pierre Tusseau Éditions du Jasmin 14€, 150×220 mm, 144 pages, imprimé en Tchéquie, 2012. |
Kinsaku, le poète guerrier de Calouan Zoom éditions dans la collection Héros d’ailleurs 8,90€, 120×170 mm, 48 pages, imprimé en UE, 2013. |
Cette semaine A l’ombre du grand arbre fête son premier anniversaire. Des billets communs, des concours,… pour l’occasion j’ai participé au billet sur les livres qui parlent des arbres.
Gabriel
Aimait la littérature jeunesse bien avant d’avoir des enfants mais a attendu d’en avoir pour créer La mare aux mots. Goût particulier pour les livres pas gnangnan à l’humour qui pique !
J’ai aussi dévoré et adoré la meneuse de bête. J’ai trouvé l’héroïne très intéressante. Une jeune fille qui n’a pas froid aux yeux.
Le duo est bien entendu craquant, et on ne peut qu’être charmé par ces 2 jeunes gens déterminés et généreux.
Même si parfois c’est un peu incroyable (le loup laissé pour mort mais qui va se remettre), on se laisse porter par les aventures d’Ysane et de son loup.
Je me réjouis de voir qu’un garçon apprécie aussi ce roman ( mon fils n’a pas voulu le lire …). Comme toi j’attends la suite.
Je sens que “La meneuse de bêtes” va vite (voire même très vite !) rejoindre la bibliothèque de ma championne !
Merci, elle va être ravie !
merci mille fois Gabriel pour cette chronique adorable !!
je t’emprunte tes mots pour les glisser sur mon site, si tu es d’accord ?
Gabriel, je me suis permis de recopier tes mots sur mon site (avec un lien vers le blog, bien sûr) : n’hésite pas à me dire si ça t’ennuie, et je les enlèverai tout de suite. 🙂
Pas de souci, Anne, tu avais vu aussi ma critique sur Le chien des ténèbres et La malédiction Shakespeare ?
je viens de les lire !! non, je n’avais pas vu… Je manque terriblement de temps, et même si je viens régulièrement sur le blog, tu publies trop ;-)))) pour que j’arrive à tout suivre ! Il faut que je me crée des alertes, c’est pas possible !
Merci mille fois : j’adore quand tu aimes, si tu savais comme ça fait plaisir ! Une fois de plus, tes mots et ton enthousiasme me touchent bp.
Je te les emprunte et les mets sur le site également.
merci !