Quelques BD pour les enfants et les ados, ça vous dit ?
Alors qu’ils jouent dans la campagne, Zita et Joseph voient s’écraser une météorite. En allant voir de plus près ils trouvent un étrange objet qui sort de la boule tombée du ciel. Le bouton rouge qui est au centre de l’objet est bien intrigant, Zita décide d’appuyer dessus et les voilà propulsés dans un autre monde ! Zita devra sauver Joseph qui a été enlevé par une sorte de monstre à tentacules. La jeune fille va vivre une grande aventure qui ne sera pas de tout repos, faire des rencontres des plus étranges et elle va devoir savoir à qui elle peut faire confiance…
Zita, la fille de l’espace est une BD pleine de pep’s comme on aime. Le personnage principal est typiquement le genre de personnage auquel les enfants s’attachent (une petite fille ordinaire, un peu casse-cou, qui va vivre une aventure extraordinaire). On ne s’ennuie pas une seconde, il y a un vrai suspense, une bonne intrigue (c’est une BD de près de 200 pages donc c’est important !). L’objet lui-même est très beau, Rue de Sèvres (nouvelle maison d’édition BD créée par L’école des loisirs) a fait un beau boulot : petit format, papier épais, couverture à rabats. Les illustrations de Ben Hatke sont pleines d’humour, de modernité et en même temps magnifiques. Une très bonne BD pour les jeunes lecteurs (à partir de 8 ans d’après l’éditeur) fans de science-fiction.
Des extraits sur Bédéthèque et une vidéo.
Le même vu par Bricabook et par Délivrer des livres.
Jean vit avec son papa et avec Yvette, une dame qui s’occupe de lui et de son petit frère. Aujourd’hui, c’est la rentrée et il est un peu stressé, surtout au moment de dire ce que font ses parents… Jean a aussi une voisine, Michèle, qui lui lit des cartes postales que la mère de Jean lui envoie en secret. Elle voyage beaucoup cette maman, heureusement que Michèle est là pour lui donner des nouvelles ! Car entre son papa absent, sa maîtresse qui lui fait un peu peur, le psychologue de l’école et les amies de sa grand-mère qui passent leur temps à dire « les pauvres… » quand ils le voient lui et son frère, ce n’est pas toujours tout rose !
Ma maman est en Amérique, elle a rencontré Buffalo Bill est un magnifique album (qui vient d’ailleurs d’être adapté au cinéma) signé Jean Regnaud et Émile Bravo. On aborde ici les familles monoparentales, la maman qui n’est plus là, mais avec une infinie poésie, beaucoup de pudeur. La mort de la maman est juste évoquée, par petites touches. On parle aussi ici d’amitié, Michèle raconte à Jean les aventures de sa mère, de la Suisse aux États-Unis pour lui faire croire que sa maman est toujours là, qu’elle voyage. Bien sûr il y a des moments un peu plus durs, où nos poils se dressent, comme quand Jean et son frère se demandent s’ils se souviennent encore de leur mère. C’est surtout une magnifique bande dessinée sur l’enfance, sur l’imagination des enfants, les mondes dans lesquels ils se réfugient et la dureté de la réalité. Un véritable coup de cœur.
Des extraits en ligne.
Le même vu par Enfantipages et par Les lectures de Liyah.
Depuis son enfance, Isadora a la danse dans la peau. Devant les vagues, sur une plage de San Francisco elle danse. Née dans une famille très pauvre, elle arrivera à ramener un peu d’argent grâce à son don. Sa vie est faite de coups de chance (alors qu’elle vient d’une famille très pauvre, elle accumulera les succès) et de malheurs (notamment la mort de ses enfants).
La vie d’Isadora Duncan de son enfance à sa mort tragique, voilà ce que nous racontent Josépha Mougenot et Jules Stromboni dans cette magnifique bande dessinée sortie dans la collection Grands Destins de Femmes chez Naïve. L’objet est très beau et les illustrations sont superbes, pleines de mouvement. Jules Stromboni croque avec talent les facéties du personnage, son humour. Les pages les plus dures sont également magnifiques (le visage d’Isadora Duncan qui se décompose jusqu’à devenir tel un spectre quand elle apprend la mort de ses enfants). Une vraie réussite qui m’a donné envie de découvrir les autres titres de la collection : Françoise Dolto, Virginia Woolf, Dian Fossey et Coco Chanel.
Extraits en ligne.
Dora est une jeune fille qui travaille dans un service d’archives du Berlin Document Center (où sont réunis tous les documents qui ont été saisis aux nazis après la guerre). Mais Dora ne fait pas qu’y travailler, elle fait des recherches, telle une espionne, sur son père qui a été déporté. Nous sommes en 1959, la guerre est finie depuis 14 ans maintenant, elle est à la fois loin et proche. Certains nazis sont toujours recherchés, Dora va faire partie de ceux qui essayent de les retrouver.
Dora de Minaverry sorti aux éditions L’agrume est une magnifique BD (on peut même dire roman graphique). Esthétiquement très réussi, c’est surtout une histoire passionnante, mêlant la vie d’une jeune fille juive et l’Histoire. Ici, on est entre le thriller et le roman d’espionnage tout en racontant l’histoire de Dora, ses amitiés, ses amours. Une histoire très documentée (d’ailleurs, on nous montre beaucoup de documents d’époque, par exemple les tableaux présentant les insignes des prisonniers d’un camp de concentration ou les témoignages recueillis lors du procès de Nuremberg), passionnante, mais aussi par moment très dure (je le précise pour bien signifier que ce n’est pas un ouvrage pour les jeunes lecteurs, plutôt les ados voire les adultes). En tout cas, un magnifique ouvrage.
Des extraits en ligne.
RollMops est un célèbre détective (enfin célèbre c’est lui qui le dit !). Il vous propose de l’assister dans ses enquêtes qui ne sont pas de tout repos ! Avec lui on risque de tourner en rond (dans une BD qui forme une boucle) et de perdre notre sens de l’orientation !
La très grande BD, Détective Rollmops est illustrée par quelqu’un qu’on aime beaucoup : Olivier Philipponneau (souvenez-vous Perdu et Le peindre des drapeaux). Avec Renaud Farace ils ont créé un album très original, déjanté et en même temps très graphique (c’est souvent ce qu’il manque à ce genre de BD… c’est souvent assez laid). L’objet, lui-même, est très beau : très grand format, papier épais. C’est une BD très originale où les auteurs s’amusent à surprendre le lecteur, il ne faudra pas toujours lire dans l’ordre « habituel », il faudra même parfois plier pour savoir la suite. Intelligent, original, très graphique et complètement déjanté, on aime !
Des extraits (et beaucoup plus) sur le site dédié au Détective Rollmops.
Ça y est, la jeune chatte Chi a découvert comment ouvrir la porte de la maison et elle peut donc aller se promener avec Noiraud… sauf que dans l’immeuble des Yamada les chats sont interdits, attention à ne pas se faire prendre, car la concierge veille ! Avec Noiraud elle va faire les 400 coups, elle va surtout découvrir l’amitié. Chi fait aussi la connaissance d’une petite fille nommée Juri qui lui semble très excitée ! Chi partira-t-elle vivre chez elle pour éviter aux Yamada une expulsion ?
Les Yamada ont enfin trouvé un nouvel appartement où les animaux sont acceptés. Fini de toujours avoir peur de la gardienne… Mais qui dit nouvel appart dit déménagement… Pas facile pour Chi de s’y retrouver dans ce nouvel univers ! Qu’est-ce que c’est que cet endroit avec plein de choses de chez soi… sans que ce soit chez soi ? Il va falloir prendre ses marques et surtout bien marquer son territoire surtout qu’ici il y a d’autres animaux : la chatte très élégante Alice et le chien foufou David. On assiste aussi au partage du repas et au douloureux problème des griffes…
Chi commence à s’y faire à sa nouvelle maison, c’est devenu son quotidien. Elle expérimente la chatière (pas évident au début !), découvre le bonheur de se faire passer une brosse pour enlever les poils morts, mais fait aussi beaucoup de bêtises à cause d’un rouleau de ruban adhésif. Elle va aussi retrouver Alice, qui est vraiment différente d’elle, le chien tout fou, et un vieux camarade (et peut-être même quelqu’un d’encore plus important…).
Chi, une vie de chat est une série que j’adore. Je vous avais déjà parlé des tomes 1 et 2 (et je vous parlerai prochainement des tomes 6 à 9). On suit donc la vie d’une petite chatte dans la famille Yamada (composée d’un petit garçon et de ses parents) et on reconnaît complètement nos chats, leurs habitudes, leurs côtés attendrissants… et leurs côtés exaspérants ! C’est extrêmement bien croqué. Au-delà d’une série sur les chats, c’est aussi une belle fenêtre sur la culture japonaise et la vie d’une famille dans ce pays qu’on connaît généralement peu (tout en restant accessible, je le précise, car il m’est arrivé de voir des mangas dans lesquels je me sentais perdu, les références culturelles étant tellement présentes). On rit beaucoup, mais pas seulement. La BD plaît autant aux jeunes enfants (ma fille de 5 ans la « lit » sans lire le texte) qu’aux grands (on l’a même offerte à des adultes). Bref une série dont on est vraiment fans et qu’il vous faut découvrir de toutes urgences… si ce n’est déjà fait !
À savoir : l’auteur sera présente cette année à Montreuil !
Les mêmes vu par La littérature de Judith et Sophie, par Sous le feuillage et par Fantasia (forcément !).
Alex reçoit un paquet par la poste, c’est sa grand-mère qui a pensé à lui pour son anniversaire et lui a envoyé un casque de Viking. À peine le casque mis, voilà Alex devenu un vrai Viking qui doit sauver une jeune fille qui est menacée par un ours ! Notre héros va devoir être rusé pour combattre l’animal et conquérir la jeune fille.
P’tit Viking est le premier tome de Les cadeaux d’Axel. Cette BD aurait pu figurer dans ma chronique de lundi sur l’imaginaire des enfants, car ici c’est de ça qu’on parle, Axel a beaucoup d’imagination et un simple casque le fait devenir un autre, le transporte dans un pays lointain. Le petit garçon qui serre (non sans raison) son ours dans la dernière planche de l’album est, le temps d’une aventure, un héros qui sauve une jeune fille (jeune fille qui existe dans le vrai quotidien d’Axel). Peu de dialogues, de grandes cases, on est ici dans de la BD pour les plus jeunes (tout jeunes lecteurs, voire même un peu avant). Les illustrations sont aussi belles que drôles, derrière l’humour il y a énormément de tendresse. Un très beau départ pour cette série, on attend la suite avec impatience !
Des extraits en ligne.
Super Potamo est un superhéros… enfin il aimerait bien ! Quels sont ses super pouvoirs ? Il est super sympa… super gentil… ok ça s’arrête là ! Forcément, imaginez les autres superhéros, ils n’ont pas trop envie de se liguer avec Super potamo ! Tant pis il va sauver le monde seul… mais où aller, il y a déjà des superhéros partout ! Il n’y a pas une place pour lui ?
Beaucoup d’humour dans Super Potamo. Ce personnage me fait penser aux enfants, un brin turbulents, assez bagarreurs qui aiment jouer à « c’est moi le plus fort » et à « c’est moi le chef ». Super Potamo veut se battre, combattre les méchants, il fait tout pour les provoquer et prouver qu’il est un super héros (forcément, il se fait ratatiner). On rit bien de ce héros un poil crispant et de son mauvais caractère. Là aussi, c’est une BD jeune public (dès 6 ans d’après l’éditeur).
Des extraits sur le site de l’éditeur.
Quelques pas de plus…
Nous avons déjà fait plusieurs chroniques BD par exemple ici, là ou encore ici (mais vous pouvez toutes les retrouver sous le tag BD)
Zita, la fille de l’espace T.1 de Ben Hatke Rue de Sèvres dans la série Zita, la fille de l’espace 11,50€, 150×215 mm, 192 pages, imprimé en France, 2013. |
Ma maman est en Amérique, elle a rencontré Buffalo Bill de Jean Regnaud et Émile Bravo Gallimard 16€, 195×265 mm, 122 pages, imprimé en Espagne, 2007. |
Isadora Duncan de Josepha Mougenot et Jules Stromboni Naïve dans la collection Grands destins de Femmes 23€, 185×230 mm, 104 pages, imprimé en France, 2013. |
Dora de Minaverry (traduit par Chloé Marquaire) L’agrume dans la série Dora 18€, 170×240 mm, 170 pages, imprimé en France, 2009. |
Détective Rollmops de Renaud Farace et Olivier Philipponneau The Hoochie Coochie 17€, 300×400 mm, 28 pages, imprimé en France, 2013. |
Chi, une vie de chat Tome 3 Texte de Konami Kanata (traduit par Fédoua Lamodière) Glénat Kids dans la série Chi 10,75€, 130×180 mm, 146 pages, imprimé en Italie, 2011. |
Chi, une vie de chat Tome 4 Texte de Konami Kanata (traduit par Kayo Chassaigne et Elodie Lepelletier) Glénat Kids dans la série Chi 10,75€, 130×180 mm, 150 pages, imprimé en Italie, 2011. |
Chi, une vie de chat Tome 5 Texte de Konami Kanata (traduit par Kayo Chassaigne et Elodie Lepelletier) Glénat Kids dans la série Chi 10,75€, 130×180 mm, 146 pages, imprimé en Italie, 2011. |
Les cadeaux d’Axel – p’tit Viking Texte de Thomas Priou Paquet dans la collection Le p’tit paquet 11€, 245×210 mm, 30 pages, imprimé en Belgique, 2013. |
Super Potamo Texte de Davide Cali et Raphaëlle Barbanègre Bang Ediciones dans la collection Mamut 10€, 190×260 mm, 50 pages, imprimé en Espagne, 2013. |
A part ça ?
Biscoto, Le journal plus fort que costaud ! (dont on vous avait déjà parlé) sort son numéro 9 ! Et c’est un numéro spécial préhistoire (chaque numéro est sur un thème), l’époque où pouvait dessiner sur les murs sans se prendre de savon. Ici, on va rencontrer des mammouths, faire des jeux, lire des blagues, fabriquer un collier de chamane, mais bien sûr lire des BD (hilarantes). Dans ce numéro, cerise sur le mammouth, Vincent Malone nous raconte l’histoire (délirante) de l’arrière-arrière-arrière-arrière-grand-mère de l’arrière arrière-arrière arrière-grand-mère de l’arrière-arrière-arrière-arrière-grand-mère du Petit Chaperon Rouge (qu’on appelait le Petit Chimpanzé au Cul Rouge). Et comme à chaque fois, on retrouve aussi la suite des aventures de Francis saucisson et celle du feuilleton Les années bacchante. On adore Biscoto pour son côté original, déjanté. Un journal de BD pour enfants qui liront dans quelques années Fluide Glacial ou mieux, le Psikopat !
Le site de Biscoto : http://biscotojournal.com et Biscoto est sur Facebook.
Gabriel
Aimait la littérature jeunesse bien avant d’avoir des enfants mais a attendu d’en avoir pour créer La mare aux mots. Goût particulier pour les livres pas gnangnan à l’humour qui pique !
Je veux aboslument Ma Maman est en Amérique, autant pour moi que pour mon fils! Très belle sélection, super Potamo me tente bien aussi!
j’ai beaucoup aimé le 1er découvert il y a quelques années! même si j’ai du mal avec la maman qui n’est pas là, peut-être parce que j’ai toujours eu ma maman et que je suis maman! Mais superbe album
Et Chi : je suis très tentée de le découvrir !
Je me disais ‘ben je croyais que c’était une nouveauté !!!” j’ai failli foncer regarder dans le livre… mais j’ai continué à lire et tu parles du deuxième je pense !
Si tu ne connais pas Chi oui fonce c’est génial ! Le tome 10 va sortir bientôt
Ta critique sur Super Potamo me donne vraiment envie ! J’achète !
Je suis très tentée par Ma maman est en Amérique évidemment même si j’ai un peu peur de chialer. Et Chi pour le laisser à mon fils pendant ses nouveaux “temps calmes” qui ont définitivement remplacé les siestes à la maison…
Sincèrement on a la larme au coin de l’oeil par moment dans Ma maman est en amérique… mais c’est pas du tout une BD triste ! (le film par contre à l’air plus larmoyant)
Belle sélection de bd. Plein de titres à noter. Merci.