J’aurais aimé passer cette chronique avant Noël, car vous trouverez ici de très beaux albums, mais je n’ai pas réussi… je me console en me disant que la plupart étaient dans ma sélection de Noël, mais aussi qu’avec l’argent reçu à Noël ou au Nouvel An, on peut acheter ces beaux livres-là !
Une reine se baigne dans une fontaine et elle pleure de ne pas avoir été mère. Ses larmes attirent une grenouille qui lui annonce que bientôt elle mettra au monde un enfant, et que ce prodige sera dû à la fée de la fontaine, et qu’il ne faudra pas oublier de la remercier pour cela. Un enfant naît en effet bientôt, mais la reine a décidé de ne pas tenir sa promesse et elle n’a pas invité la fée. Une grenouille au château, voilà qui ferait tache ! Mais une promesse est une promesse, et la vengeance de la fée sera terrible. Elle prédit qu’avant l’âge de 15 ans, la princesse qui vient de naître se piquera le doigt avec un fuseau et en mourra. Une fée put atténuer le sort, mais pas l’annuler, la princesse ne mourra pas, mais dormira 100 ans…
Gaël Aymon nous avait déjà raconté, entre autres, Blanche Neige (chroniqué ici), c’est aujourd’hui La belle au bois dormant qu’il nous propose. Ce conte, qui est un délice à lire à voix haute tant Gaël Aymon l’a magnifiquement ciselé, est superbement illustré par Sébastien Pelon (dont les planches sont sublimées par des découpes laser). Bien que personnellement je trouve la couverture bien trop fragile (je l’ai explosée alors que je ne pense pas être peu soigneux), voilà un livre magnifique, qu’on a envie d’offrir. On notera qu’ici le réveil se fait sans baiser obtenu sans consentement (mais je vous ne vous divulgâcherai rien) et que le prince n’a pas la peau blanche. Deux détails qui n’en sont pas et qui font du bien.
Un enfant nous présente son île, son petit bout du monde. C’est là qu’il vit, avec son chien Wouf. Alors qu’ils se promènent dans les rochers, ils découvrent une chose étrange, une sorte de boule, un bidule tout vert qui bouge quand on l’approche. Il est si mignon que l’enfant décide d’en faire son ami et de l’adopter. Le voilà qui bientôt le nourrit… et le voit grossir de plus en plus…
On retrouve Sébastien Pelon, mais cette fois dans une histoire dont il n’est pas seulement l’illustrateur, il l’a également écrite. Tout comme pour Mes petites roues (chroniqué ici), il alterne les pages proches de la BD et les pages plus proches de l’album jeunesse classique. Les couleurs, la luminosité qui se dégage de certaines planches, les plans et les cadres… le travail d’illustration de Sébastien Pelon est magnifique. À travers son histoire, il parle de la nature et du fait de ne pas se l’accaparer, de l’amitié et de tant d’autres choses.
Aujourd’hui, c’est le grand départ. Elle part avec ses parents dans le pays de ses grands-parents, celui qu’il et elle ont quitté parce que la vie n’était plus possible là-bas. Comment continuer à vivre dans un pays où l’on pourchasse et enferme celles et ceux qui ne sont pas d’accord avec le gouvernement en place ? Comment vivre dans la peur, dans un pays où l’on brûle les livres ! Mais en fuyant le pays, son grand-père a laissé un manuscrit qu’il avait caché chez lui dans un meuble et sa famille a envie de le retrouver…
Difficile de passer devant l’album Dracula et moi sans l’ouvrir tant l’illustration de couverture est sublime (et le grand format de l’album la met particulièrement en valeur). Comme toujours, Elsa Oriol a fait un magnifique travail en illustrant cette histoire où il est question, notamment, de l’écriture. Car si ici on parle de fuir la dictature, des réfugié·es, de la mémoire, il est surtout question d’écrire. Écrire pour raconter, écrire pour transmettre, écrire pour perpétuer la mémoire (car une fois le manuscrit retrouvé, l’enfant décidera d’écrire la suite). Une jolie histoire servie par de superbes illustrations.
On les appelait les mouches, mais ils et elles s’appelaient Lizzy, Jungle, Taï-Marc, Poubelle ou Penny. Pourquoi les mouches ? Parce que ces enfants grouillaient partout sur une décharge géante, car là était leur travail. Avant, avant l’éclair bleu, il parait qu’il y avait des arbres, que les gens mangeaient de la vraie nourriture, maintenant ce n’est plus comme ça, maintenant il faut fouiller les décharges pour survivre et quand on trouve un truc intéressant, on l’apporte à son chef, qui l’apporte à son super chef, qui l’apporte à Afrika… qui lui-même a un chef.
Porté par les belles illustrations de Maurizio A.C. Quarello, Davide Cali nous propose un récit dystopique où les enfants doivent travailler pour survivre et le travail n’est pas reluisant. Mais un jour, Lizzie va trouver un bien étrange objet, quelque chose que personne ne connaît… Bien entendu, je ne vous dirai pas quoi, le suspense fait partie de l’histoire, mais sachez que vous allez aimer ce dont il est question… C’est une grande histoire, un récit passionnant, un album pour les grand·es qui n’ont pas l’envie de lire un roman, le genre de livre qui donne le goût de la lecture à celles et ceux qui ne l’ont pas encore.

Il y a les sirènes qu’Ulysse et son équipage croisèrent (et qui faillirent les perdre) et Sedna, jeune fille du Grand Nord, qui fut capturée par un homme avec qui elle pensait échapper à un mariage forcé. Il y a Lara, qui fut donnée au fleuve par son père, Mélusine qui pouvait changer d’apparence, chose qu’elle cacha à son époux, ou encore les hommes bleus qui attendaient les marins dans le Minch pour les faire échouer.
Après les sorcières (Secrets de sorcières), Laura Pérez illustre cette fois des sirènes avec Sirènes de Légende sorti chez La martinière Jeunesse. Si les textes et les histoires sont magnifiques, ce qui happe d’entrée dans cet ouvrage, comme dans le précédent, c’est la beauté des illustrations. Laura Pérez a énormément de talent et ses planches sont somptueuses (si l’ouvrage s’adresse à la jeunesse, il fera la joie de tout adulte qui aime les belles illustrations). Ici, il s’agit donc de dix histoires, tirées de légendes du monde (Japon, Grèce, Brésil, Allemagne…) qui mettent en scène des sirènes (et pas forcément comme on les imagine). L’autrice et l’auteur ont varié les styles narratifs, Mélusine s’adresse directement à nous, l’histoire des hommes bleus nous est racontée via un journal de bord… Si bien qu’on ne se lasse pas à lire ces magnifiques histoires. Notons que c’est toujours intéressant de voir comment sont traitées les femmes dans les légendes… et très parlant !
Dans un bois, un petit faon est né. Il s’appelle Bambi. Sa mère lui fait sa première toilette et le voilà qui déplie ses pattes et commence à marcher… mais bientôt il tombe. Heureusement, sa mère est là pour l’aider et le faire prendre confiance en lui. Le premier printemps arrive, Bambi court maintenant. Il court après les papillons qu’il a d’abord pris pour de pétales et qui lui apprennent qu’il est un chevreuil. Il aime tant courir… mais sa mère lui apprend bientôt qu’il doit faire attention, ne surtout pas quitter la forêt sans elle, car les chasseurs guettent…
Philippe Jalbert a adapté Bambi, le roman de Félix Salten dans une version plus courte et adaptée aux jeunes enfants. Alors bien sûr il y a l’histoire pleine de poésie (mais aussi de tristesse), que bien des gens connaissent par l’adaptation de Disney, mais il y a surtout dans cet album le magnifique travail d’illustration. Les planches sont somptueuses (et je vous conseille d’ailleurs cette vidéo où l’on peut les voir en taille réelle — et c’est impressionnant — et où Philippe Jalbert présente le projet et raconte comment il a travaillé sur cet album), et petit·es et grand·es vont adorer se plonger dans ce bel ouvrage qu’on a envie de lire en famille, au coin du feu ou sous un plaid !

Alors qu’il voulait juste attraper des petites bestioles dans la boue, Moomin a capturé un dragon. Un tout petit dragon, mais tout de même ! Imaginez sa joie… Moomin l’a tout de suite enfermé dans un petit bocal pour l’emporter chez lui et en faire son ami. Mais ce n’est pas facile de forcer quelqu’un à vous aimer, même si l’on est plein de bonne intention… surtout quand on l’enferme dans un bocal !
Depuis quelques temps, les éditions Cambourakis proposent des histoires de Moomin, écrites par Tove Janson mais illustrées (à leur façon) par d’autres et c’est clairement un bonheur que de retrouver ces personnages qu’on aime tant et cet univers si riche. Ici, on retrouve donc Moomin, mais aussi Demoiselle Snork, Petite Mu, Mumrik et bien d’autres ! Dans cette belle histoire il est question de liberté, de ne pas enfermer les animaux (et au-delà d’histoire d’animaux, on peut y voir de ne pas forcer les gens à faire ce que l’on souhaite soi-même), de jalousie, d’amitié et de bien d’autres choses encore comme à chaque fois avec les histoires de Moomin. Encore un bien bel album !
Une femme qui s’est faite belle pour plaire à son amoureux mais c’est son sourire qui lui a plu, un père qui rappelle à sa fille qu’elle est libre d’aimer qui elle veut, une femme qui n’arrive pas à dormir tellement elle est heureuse, une autre qui écrit à son mari parti à la guerre…
Après Maman (énorme succès, chroniqué ici), Hélène Delforge et Quentin Gréban proposent des portraits d’amoureux et d’amoureuses dans un nouveau grand album. Tout comme l’album précédent, ici ce sont des textes, plus ou moins courts, magnifiquement illustrés par Quentin Gréban, sauf qu’ici on nous raconte donc des histoires d’amour, de toutes sortes. Honnêtement, on est plus ici dans le livre d’illustration pour adulte (à la limite ados) par son sujet… mais quel magnifique ouvrage ! Le genre de livre qu’on a envie d’offrir à celle ou celui qu’on aime.

Alfred de Vigny côtoie Anne Sylvestre dans un très bel ouvrage sorti chez Gallimard Jeunesse, Une année en poésie, un poème à partager chaque jour. Comme son nom l’indique, on va trouver ici 365 poésies, classées par mois de l’année. On trouvera par exemple Le chat et le soleil de Maurice Carême le 10 mars, Une poule qui par un froid d’canard… de Jean-Hugues Malineau le 7 mai ou encore Pomme de reinette et pomme d’api… le 29 septembre. Des poèmes classiques donc, mais aussi des comptines, des chansons, des textes récents… C’est d’ailleurs ça la force du recueil, outre les très belles illustrations, mêler ici toutes sortes de textes pour que celles et ceux qui n’aiment pas la poésie prennent tout de même du plaisir à lire certaines pages. C’est un grand et bel ouvrage qu’on n’ouvrira peut-être pas chaque jour… mais en tout cas régulièrement et pendant longtemps !
La belle au bois dormant![]() ![]() Texte de Gaël Aymon, illustré par Sébastien Pelon Nathan 19,95 €, 245×320 mm, 32 pages, imprimé en Chine, 2020. Achetez ce livre* via LesLibraires.fr, LaLibrairie.com ou Place des libraires. |
Mon petit bout du monde![]() ![]() de Sébastien Pelon Père Castor 14 €, 300×260 mm, 32 pages, imprimé au Portugal, 2020. Achetez ce livre* via LesLibraires.fr, LaLibrairie.com ou Place des libraires. |
Dracula et moi![]() ![]() texte de Nathalie Wolff, illustré par Elsa Oriol Drôle de zèbre 15 €, 250×340 mm, 38 pages, lieu d’impression non indiqué, 2019. Achetez ce livre* via LesLibraires.fr ou Place des libraires. |
On nous appelait les mouches![]() ![]() Texte de Davide Cali, illustré par Maurizio A.C. Quarello Sarbacane 15,90 €, 200×300 mm, 48 pages, imprimé en France chez un imprimeur éco-responsable, 2020. Achetez ce livre* via LesLibraires.fr, LaLibrairie.com ou Place des libraires. |
Sirènes de légende![]() ![]() ![]() Textes de Rémi Giordano et Olivia Godat, illustré par Laura Pérez La Martinière Jeunesse 13,90 €, 239×338 mm, 44 pages, imprimé en Slovénie, 2020. Achetez ce livre* via LesLibraires.fr, LaLibrairie.com ou Place des libraires. |
Bambi, une vie dans les bois![]() ![]() de Philippe Jalbert, d’après le roman de Félix Salten Gautier-Languereau 15,90 €, 225×329 mm, 40 pages, imprimé en France chez un imprimeur éco-responsable, 2020. Achetez ce livre* via LesLibraires.fr, LaLibrairie.com ou Place des libraires. |
Moomin et le dragon![]() ![]() Texte de Cecilia Davidsson (traduit du suédois par Catherine Renaud), illustré par Cecilia Heikkilä, d’après Tove Jansson Cambourakis 14 €, 212×287 mm, 96 pages, imprimé en Lettonie, 2020. Achetez ce livre* via LesLibraires.fr, LaLibrairie.com ou Place des libraires. |
Amoureux![]() Textes d’Hélène Delforge, illustrés par Quentin Gréban Mijade 20 €, 278×346 mm, 68 pages, imprimé en Belgique, 2020. Achetez ce livre* via LesLibraires.fr, LaLibrairie.com ou Place des libraires. |
Une année en poésie – un poème à partager chaque jour![]() ![]() ![]() Collectif, sélection d’Emmanuelle Leroyer, illustré par Fran Preston-Gannon Gallimard Jeunesse 29,90 €, 245×275 mm, 336 pages, imprimé en France chez un imprimeur éco-responsable, 2020. Achetez ce livre* via LesLibraires.fr, LaLibrairie.com ou Place des libraires. |

Aimait la littérature jeunesse bien avant d’avoir des enfants mais a attendu d’en avoir pour créer La mare aux mots. Goût particulier pour les livres pas gnangnan à l’humour qui pique !







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