Des romans pour jeunes lecteurs qui aiment les héros qui ont du caractère.
Des baskets Dolmen ?! Non mais elle plaisante la mère de Joseph ? Elle le sait pourtant qu’il voulait les dernières Mike Air (celles avec le coussinet d’air dans la semelle pour courir plus facilement et les lacets bicolores). Au lieu de ça il se retrouve avec des chaussures à scratch (genre chaussures de bébé qui ne sait pas faire ses lacets), la HONTE ! A l’école ça ne loupe pas, c’est moquerie et compagnie… Il va devoir ruser drôlement pour se débarrasser de ces chaussures neuves… ou y prendre goût !
Je ne connaissais Joy Sorman que par sa voix (j’adorais son émission La jeunesse, tu l’aimes ou tu la quittes), je n’avais jamais rien lu d’elle. J’ai adoré le ton de Pas de pitié pour les baskets, petit roman (qui ressort ici en « poche ») plein d’humour sur le consumérisme (qui n’a jamais eu un ado qui réclame un vêtement ou un accessoire 10 fois plus cher que celui qu’on lui a acheté n’a jamais eu d’ado !). Joseph est tout simplement irrésistible, il faut dire qu’il est mis en image par le génial Olivier Tallec. Il a su croquer particulièrement bien l’attitude des jeunes ados à cheveux un peu trop longs et dos voûtés. Un petit roman illustré très réussis que les parents vont adorer voler à leurs enfants.
La vie de Kévin, dix ans, a changé lorsqu’un vaisseau spatial (en forme de vieil autobus) s’est écrasé dans un arbre à côté de chez lui. Jusque-là tout était banal, un père dans la banque, une mère qui travaille à l’école, un chien qui ne fait rien et une vie de Justicier fantôme… normal ! Mais alors qu’il combattait le mal, un grand BOUM et le voilà face à face avec Cassius (un grand monstre jaune), Napo (un petit bonhomme rouge) et Albert (un petit bonhomme bleu). Forcément la suite allait être mouvementée… Entre un anniversaire où Albert débarque, Cassius qui se fait passer pour un cuisinier à la cantine et des vaches qui s’endorment subitement… Kévin ne va pas s’ennuyer !
On retrouve Olivier Tallec aux dessins de ce roman illustré d’une centaine de pages (entre BD et roman) signé Laurent Rivelaygue. Énormément d’humour ici, de l’humour décalé comme on aime : un gag récurent avec Cassius qui veut toujours manger Rufus, le chien de Kévin, un vélo-aimant à jambon (baissez la tête quand ils passent), un père qui pour réparer une table brûlée par une casserole met un dessous de plat de la forme de la tâche,… C’est entre surréalisme et petites scènes du quotidien qu’on connaît tous, c’est extrêmement bien écrit, bref une petite merveille ! Bienvenue dans l’univers extraordinaire de Kévin, le justicier fantôme !
C’était pourtant clair, un homme qui observait une femme dans le magasin (et ils ne jouaient pas à cache-cache puisqu’elle ne comptait pas !) forcément il lui voulait du mal… il fallait l’en empêcher ! Heureusement Rose-Lou est là ! Et ça ne va pas se passer comme ça ! Sauf que parfois les choses ne sont pas ce qu’elles ont l’air d’être !
On est, ici aussi, dans un petit album entre le roman et la BD. Rose-Lou est un personnage absolument irrésistible, une petite fille sautillante (elle adore faire du trampoline), gaffeuse, qui n’a pas sa langue dans sa poche… bref le genre de personnage que les enfants adorent ! Ici aussi c’est très drôle, Rose-Lou a des sorties assez exceptionnelles (comme sur la pilosité de sa mère), on rit autant que les enfants (mais on sent que Pakita l’a vraiment écrit POUR les enfants). C’est Laurent Audouin qui donne ses traits à Rose-Lou et ses illustrations aussi sont vraiment drôles, loin de toute mièvrerie, bref je suis fan !
Revoilà Rose-Lou ! Et ce coup-ci elle nous présente sa demi-sœur, Valentine, qui est géniale à ses yeux. Déjà parce qu’elle est supralookée, ensuite parce qu’elle peut se permettre de dire « non » aux parents (d’ailleurs elle ne dit que ça) enfin parce qu’elle a un portable. Sauf que les grandes sœurs, qu’elles soient demies ou entières, elles traitent souvent les petites de bébé, alors Rose-Lou va faire un truc extraordinaire pour que Valentine l’aime plus que tout… mais tout ne va pas se passer comme prévu.
Le deuxième carnet (les histoires de Rose-Lou sont chaque fois des carnets qu’elle remplit, ce qui donne le livre qu’on a entre les mains) est aussi bon que le premier ! J’adore le ton de ce personnage, on pense aux carnets de Manon D mais ici on s’adresse aux plus jeunes. J’ai découvert Pakita avec Pakita la princesse magique sur lequel j’avais quelques réserves très personnelles, jamais je n’aurai cru avoir un tel coup de cœur sur un de ses ouvrages. En fait je vous parlais il y a peu de la collection Les histoires douces que j’ai aussi adoré, je me rends compte que Pakita a le don de savoir exactement s’adapter à son lectorat, que ce soit pour les tout-petits, les « maternelles » ou les plus grands, elle sait exactement comment leur parler, ne pas les prendre pour des idiots et rester dans la qualité (ses ouvrages pour les tout-petits sont largement au-dessus de ce qui sort pour cet âge). Pakita est un nom à retenir absolument et Rose-Lou une collection à découvrir de toute urgence !
Angèle Chambar (dite Cucu la praline mais évitez de le faire devant elle), 8 ans, n’est pas du genre qui se laisse faire par ses frères (les ignobles Victor et Jean-Maxime dit Mad Max ou JM). Elle est plutôt du genre à se fabriquer une robe elle-même, quand sa mère lui refuse de lui acheter celle qu’elle veut (et au final oublie de réviser sa dictée et sera bien embêtée pour faire signer sa copie avec un gros zéro à ses parents). Pourtant on ne peut pas dire que ses frères soient tendres avec elle, ils l’abandonnent même en pleine campagne en vélo pendant les vacances ! Et puis dans la vie de Cucu il y a aussi Kévin Truffe, celui qui la fait craquer au point qu’elle décide de l’accompagner au chant lors d’un de ses récitals de violon.
Coup de cœur là aussi ! J’ai lu par morceaux ce roman pour les enfants à partir de 8 ans (d’après l’éditeur) à ma fille de 5 qui a tout simplement adoré, qui a beaucoup rit aux aventures de ce personnage au caractère bien trempé (mais qui se ramolli quand elle est en présence de son amoureux). Les parents sont particulièrement bien croqués. C’est extrêmement bien écrit, un style parfait pour les enfants et les illustrations de Ronan Badel donnent encore plus d’énergie et de pep’s à ce petit roman qui n’en manque pas. Cucu la praline c’est une série et je pense qu’on va se jeter sur les autres ! Un roman vraiment très drôle (et tendre en même temps) à lire aux enfants qui ne lisent pas encore (genre 5-6 ans), pour les jeunes lecteurs et même au-delà !
La petite princesse part camper, et qu’on n’essaye pas de l’aider, elle a décidé de tout faire toute seule ! Elle n’a donc pas besoin d’aide… quoique…
La petite princesse veut une fête ! OK ce n’est pas son anniversaire mais ce n’est pas une fête d’anniversaire, d’accord ce n’est pas Noël mais ça tombe bien elle ne veut pas une fête de Noël ! Alors tout le monde aide la petite princesse… mais il ne faut pas oublier les invitations !
Quand on parle de fortes têtes on pense forcément au personnage de Tony Ross. Les enfants aiment ce personnage un poil crispant (c’est quand même une sacré capricieuse !) et même si je suis moins fan que pour les livres précédent, je lui trouve quand même des intérêts (sinon je ne vous en parlerai pas). Deux petits livres à lire aux grands qui ne savent pas encore lire ou pour ceux qui commencent tout juste à lire des petites histoires.
Quelques pas de plus…
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Nous avons déjà chroniqué des livres d’Olivier Tallec (Joyeux Noël Rita et Machin, Mon cœur en miettes, Le slip de bain, ou les pires vacances de ma vie et La croûte), Pakita (Vroum Vroum c’est parti !, Pablo le pirate chasse au trésor !, Vive la chasse au trésor, Le club des grands inventeurs, Je m’occupe toute seule, Emma ou Léa, qui est qui ?, Ambre a peur du noir, Julie nous fait la cuisine et Pakita la princesse magique), Ronan Badel (Emile se déguise, Bob le loup, Émile veut une chauve-souris, Émile est invisible, Émile fait la fête, Émile veut un plâtre, La mémé de ma mémé, Tout ce qu’une maman ne dira jamais et Le pépé de mon pépé) et Tony Ross (Ce n’est pas moi !).
Pas de pitié pour les baskets Texte de Joy Sorman, illustré parOlivier Tallec Actes Sud Junior dans la collection Encore une fois 4,95€, 150×190 mm, 36 pages, imprimé au Portugal, 2013. |
Kevin et les extraterrestres, Restons Calmes ! Texte de Laurent Rivelaygue, illustré parOlivier Tallec Père Castor 10€, 225×158 mm, 83 pages, imprimé en France, 2013. |
Tout le monde peut se tromper même moi ! Texte de Pakita, illustré par Laurent Audouin Nathan dans la série Rose-Lou 7,90€, 151×186 mm, 71 pages, imprimé en Espagne chez un éditeur éco-responsable, 2013. |
Ma demi-soeur que j’aime en entier Texte de Pakita, illustré par Laurent Audouin Nathan dans la série Rose-Lou 7,90€, 151×186 mm, 80 pages, imprimé en Espagne chez un éditeur éco-responsable, 2013. |
Cucu la praline se déchaîne Texte de Fanny Joly, illustré par Ronan Badel Gallimard Jeunesse dans la collection Folio Cadet 5,90€, 122×180 mm, 108 pages, imprimé en France, 2013. |
Je veux une fête ! de Tony Ross (traduit par Anne de Bouchony) Gallimard dans la collection Folio Cadet premières lectures 4,90€,142×190 mm, 32 pages, imprimé en France chez un éditeur éco-responsable, 2013. |
Je veux le faire toute seule ! de Tony Ross (traduit par Anne de Bouchony) Gallimard dans la collection Folio Cadet premières lectures 4,90€,142×190 mm, 32 pages, imprimé en France, 2013. |
Gabriel
Aimait la littérature jeunesse bien avant d’avoir des enfants mais a attendu d’en avoir pour créer La mare aux mots. Goût particulier pour les livres pas gnangnan à l’humour qui pique !
Je pense que ce genre de lecture pourrait plaire à mon Raphaël (et à sa mère par la même occasion O:-) ).