Il fait froid sur la banquise. Un vent glacé y souffle. C’est le royaume du silence, et du blanc. À perte de vue. La nuit dure des mois et, dans le ciel, la lune s’ennuie. Elle rêve de douceur, de chaleur. Sur la banquise, l’ours polaire lui aussi rêve. Il rêve de départ et de rencontres, il rêve de couleurs et de lumière. Ces deux-là étaient faits pour se trouver. La lune se pose sur le dos de l’ours ; une longue histoire d’amitié peut commencer. La lune devient bateau et emmène l’ours polaire de l’autre côté du monde. Au cours de leur voyage, ils explorent la mer, ses baleines et ses mouettes, les forêts et ses panthères ou ses cerfs, le désert et ses dromadaires. Et même les villes. Chaque nouveau lieu est l’occasion de nouvelles rencontres. L’ours et la lune peuvent retourner chez eux, riches de toutes les graines de leur voyage.
Ça marche comment ? L’Ours et la Lune est un e-book, tiré de l’album éponyme de Cécile Alix et Antoine Guillopé, qui nous emmène à la découverte du sculpteur François Pompon, le sculpteur animalier de la fin du XIXe siècle. On y retrouve l’histoire, imaginée par Cécile Alix à partir de L’Ours blanc, œuvre qui se trouve au musée d’Orsay, quelques informations autour de François Pompon, et des explications des auteurs sur leur appréhension de cette œuvre. Les treize pages de l’histoire sont animées. Sur chacune d’elles, l’image prend vie lorsque l’on touche la lune et que l’on la promène sur l’écran : la panthère rugit, les éclairs zèbrent le ciel, les dauphins plongent. Les précisions sur le sculpteur sont assez succinctes : une petite biographie, les spécificités de ses sculptures animalières, et un rappel sur les musées où l’on peut les voir, son influence sur la sculpture moderne. À noter que les paramètres de l’e-book permettent de choisir une police dyslexique.
Et j’en pense quoi ? Le texte et les illustrations de cet e-book sont tout simplement magnifiques. Cécile Alix a imaginé un véritable voyage dans l’œuvre de François Pompon. Ce sont les sculptures de l’artiste qui incarnent les différents personnages de l’histoire, mais quel dommage de ne pas offrir des images plus nombreuses de ces sculptures et de se limiter à L’Ours blanc ! Et Antoine Guillopé a parfaitement adopté l’épure et la douceur du style du sculpteur. Sans oublier la musique qui accompagne la lecture du texte, au demeurant très réussie, par François Hatt. C’est un vrai bout de poésie que nous livre ici L’Élan vert. Les animations ont été créées par L’Apprimerie, une maison d’édition numérique qu’on aime beaucoup par ici. Elles sont emplies de douceur et de légèreté et invitent la rêverie. Une vraie réussite, même si on aurait aimé un volet documentaire un tout petit peu plus fourni.
Bande-annonce :
On fait un petit saut dans le temps pour atterrir au XVe siècle, en Italie, et y rencontrer Léonard de Vinci. Il s’agit ici d’une appli issue de la collaboration de Joue avec, maison d’édition numérique spécialisée dans l’art, et la revue d’art à destination du jeune public, Dada.
Ça marche comment ? L’appli se divise en cinq items, cinq façons d’appréhender un artiste : Imagine, Regarde, Écoute, Joue et Touche. Elle repose en grande partie sur La Joconde. Dans Imagine, on peut créer son propre pastiche du tableau : on choisit un paysage, un personnage, des accessoires, on peut même crayonner dessus. Regarde est un tourniquet de douze fiches explicatives à partir de différents tableaux ou dessins de Léonard de Vinci. Chacun est l’occasion d’illustrer un aspect technique de sa peinture : son travail sur les ombres, le sfumato, ou encore la proportion des corps. La section Écoute reprend le même tourniquet, mais cette fois-ci, il sera question de la vie de Léonard. Pour accéder à la section Joue, il faut réussir, à chaque fois, un quizz de six questions qui portent sur l’artiste et son œuvre. On peut ensuite partir à la chasse à l’intrus, faire un memory ou créer un tableau à partir d’autres, chatouiller la Joconde, se déguiser ou jouer au détective. Un « atelier-création » est même proposé pour apprendre à dessiner des animaux fantastiques. Enfin, l’item Touche permet d’analyser la composition de La Joconde : ses lignes, ses courbes, ses couleurs. On pourra même nettoyer le tableau pour voir ressortir les couleurs originelles.
Et j’en pense quoi ? Joue avec Léonard de Vinci est une excellente appli pour découvrir la Renaissance italienne. Cette appli documentaire est extrêmement complète et se sert de tous les moyens pour intéresser les petits lecteurs. Partout se cachent des anecdotes sur le peintre mais aussi sur l’époque, la rareté des pigments, les hypothèses sur l’identité du modèle de la Joconde, ou l’ambidextrie de Léonard de Vinci. Les tableaux et dessins peuvent tous être agrandis et on peut zoomer sur tous les détails. Les textes peuvent être lus ou écoutés, et le fond sonore peut se désactiver. Et bien sûr la partie des jeux est très bien faite, bien que les jeux soient assez simples en eux-mêmes. La section qui permet de faire un pastiche et de le partager sur les réseaux est vraiment super. Même si les accessoires ne sont pas tout à fait à la taille des personnages que l’on peut choisir… Cette collection est vraiment réjouissante !
Bande-annonce :
L’Ours et la Lune Texte de Cécile Alix, illustrations d’Antoine Guilloppé, musique d’Emmanuel Seguin, conté par François Hatt L’Élan vert/Canopé, collection Ponts des arts Prix constaté : 6,90€ (Apple). |
Joue avec Léonard de Vinci Joue avec/Dada, collection Joue avec Prix constaté : 4,90€ (Apple). |
À part ça ?
La Fondation Jérôme Seydoux-Pathé organise depuis le début de l’année des projections de cinéma muet, accompagnées par un pianiste, pour les enfants les mercredi et samedi. Il y a de véritables perles. C’est l’occasion de visiter un chouette musée qui nous fait entrer dans les coulisses de l’histoire du cinéma, et de découvrir dans un endroit exceptionnel, un bâtiment restauré Renzo Piano, et dont la façade est l’œuvre de Rodin.
Erica
Aimait la littérature jeunesse bien avant d’avoir des enfants mais a attendu d’en avoir pour créer La mare aux mots. Goût particulier pour les livres pas gnangnan à l’humour qui pique !