Aujourd’hui quatre albums avec des héroïnes qui ne s’en laissent pas compter !
Puisette vit dans un phare. Puisette est la seule petite fille qu’elle connaît. Autour, il y a la mer. Chaque jour, Puisette doit mettre en route les nuages, les mouettes, les vagues, regonfler les poissons, mettre sur l’eau quelques bateaux. Puis, elle fait une petite pause, le temps d’un café, avec son ami Pingouin. Chaque jour se ressemble. Mais un jour, Puisette voit s’approcher une caisse, une caisse qui contient une petite fille… Une petite fille ? Puisette qui pensait être la seule petite fille au monde… Elle ne parle pas, mais elle doit s’appeler Fragile, c’est écrit sur la caisse.
Puisette et Fragile est un album extrêmement original, une sorte d’ovni. Assez proche de la BD (la plupart des textes sont des dialogues, ou plutôt un monologue), on suit ici une héroïne — pas toujours très aimable — qui voit débarquer dans sa vie une étrange petite fille qu’elle n’attendait pas (ce qui ne lui plaît pas forcément, pensez donc, elle a autre chose à faire que de s’occuper d’une petite fille, elle doit s’occuper de la mer et ça lui prend du temps !). Le texte est vraiment réjouissant (l’histoire un peu dingue, disons-le), mais surtout les illustrations de Samuel Ribeyron, absolument lumineuses, sont fabuleuses ! C’est un gros album (88 pages), avec une histoire pleine de rebondissements, où il sera question d’accepter les autres, du vivre ensemble. Bien entendu, à travers l’histoire de Fragile, qui débarque un jour par la mer, dans une simple caisse, on pourra aussi voir celles des migrant·es… Original, peut-être déconcertant pour certain·es, et très beau !
Parce qu’elle a cassé le vase préféré de son père (elle n’a pas fait exprès ! Si l’on ne peut même plus s’entraîner au foot dans l’appartement, alors…), Renata est punie, elle n’a pas le droit de sortir de sa chambre. Pas sortir de sa chambre ? Pas question ! Renata décide de partir sur la Lune. Là-bas au moins, elle pourra jouer au foot, sans se faire embêter. Renata s’envole !
Renata petite aventurière de Mélanie Delloye et Pierre-Emmanuel Lyet comprend trois histoires dans lesquelles on retrouve un personnage piquant, Renata ! La petite fille va fuir sur la lune des parents trop stricts, raconter son exploration des mers à un copain qui pense qu’elle a peur de la piscine (faut pas lui en vouloir, il ne savait pas !) et devenir une géante, car elle en a marre d’être petite. Des albums sur des enfants à l’imagination débordante il y en a des tas, mais j’ai adoré (tout comme ma plus jeune fille) cet ouvrage-là. Déjà parce que les illustrations de Pierre-Emmanuel Lyet sont magnifiques, comme d’habitude. Ensuite, parce que le texte de Mélanie Delloye est un régal à lire à voix haute. Enfin parce que ces aventures-là sont drôlement bien amenées en plus d’être bien racontées… bref, voilà un super album… dont on espère une suite !
Chaque semaine, Lilou se rend dans la pépinière de son ami Henri. Faut dire que la petite fille adore les plantes et que ses connaissances sur le sujet sont nombreuses. Quand elle déclare à Henri que les plantes ont besoin de beaucoup d’amour, l’adulte lui répond qu’elles ont besoin surtout d’eau et de soleil. Lilou n’est pas du genre à se laisser faire, et propose un pari à Henri. Chacun·e va s’occuper d’une plante et dans quatre semaines les ami·es compareront… On verra qui avait raison…
Dans cet album, les adultes ne savent pas forcément tout mieux que les enfants… et ça fait du bien ! Henri apprendra de sa jeune amie que les plantes grandissent aussi parce qu’on leur parle ou qu’on leur joue de la musique… En dehors de cette belle leçon (tout le monde peut apprendre de tout le monde), l’album est un très joli livre graphiquement parlant avec ses illustrations en volume (quelques photos vous montrent comment l’illustratrice les réalise sur le site de la maison d’édition, ici). Et puis, évidemment, c’est une belle façon de rappeler que l’amour qu’on nous porte nous est aussi important que ce qui nous nourrit.

Un prince un brin râleur (ok, il l’était plus qu’un brin) souhaitait se marier avec une princesse véritable, mais n’en trouvait aucune à son goût. Un soir, alors que l’orage grondait, on frappa à la porte du château. C’était une jeune fille qui se tenait là, une jeune fille qui affirmait être une princesse… Le prince, la voyant avec ses cheveux trempés, la trouva répugnante, mais une fois séchée, il se dit que finalement… Mais la reine se demandait si la princesse était celle qu’elle disait être, pour ça il lui fallait un petit pois… mais ce n’était pas la saison.
Je vous avoue que même si, comme vous le savez si vous nous suivez, j’adore les histoires antisexistes, inclusives, etc., je commence à me lasser de toutes ces versions modernes des contes classiques (il en sort tout le temps !), mais cette Princesse au (presque) petit pois m’a séduit. Le texte est bourré d’humour, on ne sent pas (forcément) venir la chute et les illustrations sont très sympas. Bref, cet album bien dans l’air du temps est plus réussi que beaucoup de ses semblables !
Puisette et Fragile![]() ![]() Texte de Laure Poudevigne et Estelle Olivier, illustré par Samuel Ribeyron Seuil Jeunesse 15,90 €, 186×262 mm, 88 pages, imprimé au Portugal, 2021. Achetez ce livre* via LesLibraires.fr, LaLibrairie.com ou Place des libraires. |
Renata petite aventurière![]() ![]() Texte de Mélanie Delloye, illustré par Pierre-Emmanuel Lyet Gallimard Jeunesse Giboulées 13,90 €, 198×234 mm, 50 pages, imprimé en Italie, 2021. Achetez ce livre* via LesLibraires.fr, LaLibrairie.com ou Place des libraires. |
Le pari![]() ![]() d’Antje Damm (traduit de l’allemand par Yann et Astrid Franchet) Astrid Franchet Éditions 14 €, 198×256 mm, 32 pages, imprimé en Lituanie, 2021. Achetez ce livre* via LesLibraires.fr, LaLibrairie.com ou Place des libraires. |
La princesse au (presque) petit pois![]() ![]() Texte d’Ève-Marie Lobriaut, illustré par Alice Turquois Glénat 11 €, 215×257 mm, 32 pages, imprimé en Pologne chez un imprimeur éco-responsable, 2020. Achetez ce livre* via LesLibraires.fr, LaLibrairie.com ou Place des libraires. |

Aimait la littérature jeunesse bien avant d’avoir des enfants mais a attendu d’en avoir pour créer La mare aux mots. Goût particulier pour les livres pas gnangnan à l’humour qui pique !




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