Deux autrices/illustratrices sont aujourd’hui nos invitées du jour, et je dois dire que je suis très sensible à leur travail à toutes les deux. Tout d’abord Émilie Vast avec qui l’on revient sur son parcours et sur son travail, puis on part en vacances, afin de faire mieux connaissance avec elle, avec Clémence Pollet. Bon mercredi à vous !
L’interview du mercredi : Émilie Vast
Pouvez-vous nous présenter le magnifique Moi, j’ai peur du loup, qui vient de sortir chez MeMo et que nous avons chroniqué hier ?
Ce livre m’est venu pour deux raisons. D’une part, j’avoue que voyant que nombre d’auteurs avaient un livre à propos d’un loup, je me suis dit que moi aussi j’en voulais un ! De plus il est fréquent que le thème du loup soit porteur d’expos et rencontres, c’était donc tentant !
Et puis, j’avais surtout envie de rendre justice à cet animal mal compris ! On en parle beaucoup en ce moment… Les enfants à force de dessins hors normes du loup, perdent de vue sa réelle représentation, c’est un peu comme le poisson pané à la cantine !
C’était donc amusant de finalement partir à l’inverse des autres, déconstruire le mythe du monstre pour faire réapparaitre l’animal.
Vous avez une belle fidélité à l’éditeur MeMo, pouvez-vous nous en dire quelques mots ?
Oui, c’est une fidélité aux gens de chez MeMo, à la qualité de leur travail, à la qualité de l’impression, du papier… on se comprend, on est sensible aux mêmes choses. De plus, ils me font confiance, c’est reposant et ça aide réellement à être créatif !
Parlez-nous de votre parcours ?
Il est un peu alambiqué… la source vient clairement de mon enfance, influencée par mes parents pour la sensibilité à la nature et aux arts décoratifs. Dessiner et m’inventer des histoires faisaient déjà partie de mes passe-temps.
J’ai perdu un peu de vue cela à l’adolescence, je suis partie dans un cursus scientifique au lycée, mais pas inutile puisqu’avec option Biologie ! Ça me sert toujours…
Ensuite retour des aspirations artistiques puisque j’ai fini par intégrer une école d’art. Je visais le design, j’ai opté pour la section art, pour la photo (il paraît que le dessin n’était pas mon truc, dixit un prof…;-) ). J’ai poussé jusqu’au DNSEP art contemporain pour me rendre compte que finalement, la photo avec l’avènement du numérique ne me passionnait plus autant.
Je me suis donc un peu improvisée graphiste. Et là ce fut la révélation ! Le retour du dessin dans ma vie grâce à un outil numérique inattendu : illustrator. J’ai fui ce logiciel toute ma scolarité pour en tomber dingue après ! Plus qu’un logiciel, c’est clairement une technique, on appelle cela du dessin vectoriel. On construit point par point un contour, on manipule la souris jusqu’à ce que l’on trouve la courbe parfaite…
Pour représenter la nature, ses volutes, ses symétries, c’est idéal. Je trouvais enfin une technique qui me permettait de rendre ce que j’avais en tête.
Et de graphiste j’ai glissé très surement vers l’illustration avec beaucoup de bonheur.
Le livre, lui est venu par ma rencontre avec l’auteure Anne Mulpas, elle m’a confié une histoire, notre premier livre est né et le déclic était fait…
L’écriture, est venue ensuite avec les sollicitations de Christine Morault de chez MeMo. Quand je vous dis qu’ils me font confiance !
Vous parliez à l’instant de la nature, elle tient une place très importante dans vos livres.
Pas que dans mes livres, dans ma vie aussi. J’y suis extrêmement sensible.
Et j’ai terriblement envie de partager cela. Et quoi de mieux que le livre comme vecteur.
Faites-vous des recherches avant d’illustrer un ouvrage comme, par exemple, vos imagiers ?
Oui, je fais des recherches dès que l’on touche au réel, je ne veux pas me tromper dans la représentation des choses. Cela a été surtout essentiel pour les Herbiers aussi bien pour le texte que pour les images.
Qu’est-ce qui vous inspire ?
En plus de la nature en elle-même ? L’art nouveau, l’art Déco, l’Égypte ancienne, le sculpteur Pompon, les illustrations des années 20 à 60…
Et puis certains livres sont nés de mes rencontres avec les enfants dans les classes. Et malheureusement de par certaines lacunes ! Abeilles et Épeire vient de leurs craintes racontées maintes fois à propos de ces créateurs, Plantes vagabondes de leurs méconnaissances du monde végétal.
Protéger la faune et la flore, passe par la connaissance de ces dernières, j’essaye d’apporter ma contribution à cette connaissance…
Quelles étaient vos lectures d’enfant, d’adolescente ?
Et bien, je lisais peu ! Je faisais partie de ces traumatisés de la lecture. Par contre je regardais beaucoup les images ! Et notamment de vieux livres tout à fait ringards de biologie pour enfants dont les images d’animaux, de plantes et minéraux très variés me fascinaient. Sinon pas mal de Picsou ! C’est bête mais cela à fini par me mettre à l’étrier de la lecture
Comme quoi, il n’y a pas de mauvaises lectures !
Quelques mots sur les prochaines histoires que vous nous proposerez ?
Sur le prochain projet, je serai moins dans la pédagogie, puisque ce sera une petite histoire simple où l’on remonte une action pour en connaître l’origine. Je sais c’est vague, mais c’est trop frais pour en dire plus. Petite variante cependant avec d’habitude, les personnages seront issus non pas des bois européens mais de la forêt amazonienne…
Bibliographie sélective :
- Moi j’ai peur du loup, texte et illustrations, MeMo (2018), que nous avons chroniqué ici.
- Plantes vagabondes, texte et illustrations, MeMo (2018).
- Alphabet des plantes et des animaux, texte et illustrations, MeMo (2017), que nous avons chroniqué ici.
- Abeille et Épeire, texte et illustrations, MeMo (2017).
- Chamour, texte et illustrations, MeMo (2016).
- De papa en papa, texte et illustrations, MeMo (2016).
- De maman en maman, texte et illustrations, MeMo (2016).
- Le secret, texte et illustrations, MeMo (2015).
- En t’attendant, texte et illustrations, MeMo (2014).
- Il était un arbre, texte et illustrations, MeMo (2012).
- L’herbier, plantes sauvages des villes, texte et illustrations, MeMo (2011).
- Korokoro, texte et illustrations, Autrement (2011).
- L’herbier, petite flore des bois d’Europe, texte et illustrations, MeMo (2010).
- L’herbier, arbres feuillus d’Europe, texte et illustrations, MeMo (2009).
- Koré-No, l’enfant hirondelle, illustration d’un texte d’Anne Mulpas, MeMo (2008).
Le site d’Émilie Vast : https://emilievast.com.
En vacances avec… Clémence Pollet
Régulièrement, nous partons en vacances avec un·e artiste. Je ne sais pas si vous êtes comme moi, mais moi j’adore partir comme ça avec quelqu’un, on apprend à la·le connaître notamment par rapport à ses goûts… cet·te artiste va donc profiter de ce voyage pour nous faire découvrir des choses. On emporte ce qu’elle·il veut me faire découvrir. On ne se charge pas trop… Des livres, de la musique, des films… sur la route on parlera aussi de 5 artistes qu’il·elle veut me présenter et c’est elle·lui qui choisit où l’on va… 5 destinations de son choix. Cette fois-ci, c’est avec Clémence Pollet que nous partons ! Allez, en route !
Albums jeunesse
Pétronille et ses 120 petits de Claude Ponti
- Un monde à l’envers d’Atak
- Romance de Blexbolex
- Les lettres de l’ourse de Gauthier David et Marie Caudry
- Les morceaux d’amour de Géraldine Alibeu
- Tess d’Uberville de Thomas Hardy
- Les enfants terribles de Jean Cocteau
- Les mangeurs d’étoiles de Romain Gary
- Les âmes mortes de Gogol
- un Fred Vargas
- Les parapluies de Cherbourg de Jacques Demy
- Smoking, no smoking d’Alain Resnais
- Phantom of the Paradise de Brian de Palma
- Charade de Stanley Donen
- Fargo des frères Cohen
CD
Diamonds and Rust de Joan Baez
- Le Soleil noir de Barbara
- Soleil Dedans d’Arthur H
- The Suburbs d’Arcade Fire
- Starmania de Michel Berger et Luc Plamondon
- Ghost World de Daniel Clowes
- Jimmy Corrigan de Chris Ware
- Vol 714 pour Sydney d’Hergé
- Pinocchio de Winshluss
- Coucous Bouzon d’Anouk Ricard
Artistes
- Giotto
- Fra Angelico
- Jérôme Bosch
- Utagawa Kuniyoshi
- Albert Renger-Patzsch
Lieux
- La Chapelle des Scrovegni à Padoue
- Un champ de cannes sur l’île de la Réunion
- Petra
- L’île d’Arz dans le golfe du Morbihan
- Les rues de Taipei
Clémence Pollet est autrice et illustratrice.
Bibliographie sélective :
- Dis, comment ça pousse ?, illustration d’un texte de Françoise de Guibert, De La Martinière Jeunesse (2018).
- Animal Totem, illustration d’un texte d’Agnès Domergue, HongFei (2018).
- Tout doux, illustration d’un texte de Patrick Roger, Didier Jeunesse (2018).
- Confucius toute une vie, illustration d’un texte de Chun-Liang Yeh, HongFei (2018), que nous avons chroniqué ici.
- Une journée à la ferme, texte et illustration, De La Martinière Jeunesse (2018), que nous avons chroniqué ici.
- Dis, que manges-tu ?, illustration de textes de Françoise de Guibert, De La Martinière Jeunesse (2018), que nous avons chroniqué ici.
- Alice et merveilles, illustration d’un texte de Stéphane Michaka, Didier Jeunesse (2017), que nous avons chroniqué ici.
- Dis, où tu habites ?, illustration de textes de Françoise de Guibert, De La Martinière Jeunesse (2017), que nous avons chroniqué ici.
- Il était une fois… La traversée, illustration d’un texte de Véronique Massenot, HongFei (2017).
- Une poule sur un mur, illustration de textes de divers auteur·trice·s, P’titGlénat (2016), que nous avons chroniqué ici.
- Mon grand livre-disque de comptines, illustration de textes de divers auteur·trice·s (2016), que nous avons chroniqué ici.
- La ballade de Mulan, illustration d’un texte de Chun-Liang Yeh, HongFei (2015).
- Contes d’un roi pas si sage, illustration d’un texte de Ghislaine Roman, Seuil Jeunesse (2014), que nous avons chroniqué ici.
- La langue des oiseaux et autres contes du palais, illustration d’un texte de Chun-Liang Yeh, HongFei (2013), que nous avons chroniqué ici.
- Ton coffret pour découvrir la ferme, De la Martinière Jeunesse (2013), que nous avons chroniqué ici.
- L’auberge des ânes, illustration d’un texte d’Alexandre Zouaghi et Chun-Liang Yeh, HongFei (2012), que nous avons chroniqué ici.
- Le Petit Chaperon bleu, illustration d’un texte de Guia Risari, Le baron perché (2012).
- L’ébouriffée, illustration d’un texte d’Hélène Vignal, Rouergue (2009).
Retrouvez Clémence Pollet sur Instagram : https://www.instagram.com/clemencepollet.

Aimait la littérature jeunesse bien avant d’avoir des enfants mais a attendu d’en avoir pour créer La mare aux mots. Goût particulier pour les livres pas gnangnan à l’humour qui pique !