Comme l’année dernière, tous les mercredis de juillet et août nous vous avons proposé de découvrir un métier grâce à deux personnes qui font ce métier-là. Vous avez ainsi découvert ceux qui travaillent autour du livre pour enfants. Après auteur jeunesse, attaché de presse dans une maison d’édition jeunesse, traducteur de livres pour enfants, bibliothécaire jeunesse, éditeur jeunesse, blogueur jeunesse, libraire jeunesse et illustrateur jeunesse, cet été nous vous avons proposé d’en savoir plus sur huit autres métiers : après les programmateurs-programmatrices d’un salon jeunesse, vendeurs/vendeuses de droits à l’étranger, les fabricant-e-s, les graphistes, les attaché-e-s à la promotion des auteurs, les maquettistes et les personnes qui nous parlent des livres à la radio, cette semaine nous nous intéressons aux diffuseurs. J’ai posé des questions à deux d’entre eux, Benoît Vaillant (Pollen Diffusion) et Benoît Champon (JBC diffusion). La semaine prochaine ce sera le retour des invités du mercredi ! Bon mercredi à vous !
Dis c’est quoi ton métier… Benoît Vaillant
Comment définiriez-vous « diffuseur » ?
Le métier de diffuseur, à ne pas confondre avec celui de distributeur, consiste à assurer la promotion commerciale des ouvrages des éditeurs. Concrètement, cette action commerciale passe par le travail des représentants (8 pour Pollen) dont la mission essentielle passe par la visite régulière des libraires. En moyenne, les libraires sont visitées 5 fois par an et les représentants ont pour mission de présenter les nouveautés à venir et de faire un point sur les fonds de catalogue. Ce travail des représentants est complété par des actions en direction de l’export, des centrales d’achat, ou des librairies en ligne.
Ce métier est intimement lié à celui de distributeur, dont les missions sont d’ordre logistique (stockage, préparation de commande, et expédition) et financière (facturation et recouvrement).
Pour finir, il y a une dimension conseil aux éditeurs importante dans ce métier : les éditeurs nous sollicitent ainsi très souvent pour fixer leurs prix, leurs tirages, leur dates de parution et, parfois, certains éléments éditoriaux (couvertures, titres…).
Quelle est la formation ou le parcours nécessaire pour l’exercer, quels ont étés les vôtres ?
C’est un métier qui s’apprend beaucoup sur le tas et même si un sens commercial est évidemment essentiel, il n’y a pas nécessité d’avoir un parcours spécifique. L’équipe de Pollen est ainsi composée d’anciens libraires, de représentants plus expérimentés qui ont eu des expériences précédentes, et de diplômés du Master Commercialisation du Livre de Paris 13-Villetaneuse. Le goût pour le livre est évidemment un pré-requis, mais pas suffisant.
Pour ma part, j’ai un parcours École de Commerce puis MBA, avec une expérience initiale de terrain puis d’encadrement, essentiellement dans les grands groupes. Jusqu’à la création de Pollen, en 2004.
Qui sont vos interlocuteurs ?
Les éditeurs en premier lieu, puis les libraires, et, enfin, le milieu interprofessionnel et les confrères, avec qui nous échangeons en permanence.
Vous arrive-t-il de refuser de travailler sur certains livres qui ne correspondraient pas à vos goûts, vos idées ?
Nous avons une clause de contrat qui nous permet de refuser des livres. Il s’agit cependant de cas très rares.
Et, oui, il arrive que nous devions défendre des titres qui ne sont pas de notre goût. Mais notre travail n’est pas de vendre ce que nous aimons, mais de faire vendre aux libraires des ouvrages qui peuvent avoir un public. Nos goûts personnels ne sont certainement pas la condition sine qua non de la mise en place d’un livre. D’autant plus qu’ils varient d’un membre de l’équipe à l’autre !
En revanche, nous refusons les livres qui sont en contradiction avec nos idées ou nos valeurs.
Est-ce que vous intervenez sur la conception des livres ?
Marginalement. En revanche, nous remontons aux éditeurs les réactions que nous avons des libraires.
Où et comment travaillez-vous ? (Chez vous ? Dans des locaux ? Sur la route ?)
Les représentants passent leur semaine sur la route et seuls les parisiens passent au bureau régulièrement. Les équipes sédentaires (relations éditeurs, administration des ventes) sont en permanence au bureau et assurent le lien entre les équipes (distribution et commercial), les éditeurs, et les libraires.
Pour ma part, je suis alternativement sur nos deux sites (notre bureau est à Paris et notre entrepôt est en Vendée) et passe aussi beaucoup de temps en télétravail.
Comment est calculée votre rémunération ?
A la commission. Nous percevons une part du chiffre d’affaire dégagé par les ventes.
Quelles sont les idées reçues qui vous énervent sur votre métier ?
Il y en a 2 : (1) « les éditeurs indépendants produisent trop de livres », et (2) « il est normal que tous les libraires défendent tous les livres ».
Quels sont les plaisirs à l’exercer ?
Les rencontres et les découvertes. Les succès plus ou moins inattendus.
Et quels sont les mauvais côtés ?
L’état du marché et la difficulté de plus en plus marquée à pouvoir maintenir une action de diffusion indépendante dans un contexte où le principal maillon de la chaîne, le libraire, est poussé par des contingences de rentabilité à faire des choix de plus en plus serrés.
Le site de Pollen Diffusion : http://www.pollen-diffusion.com
Dis c’est quoi ton métier… Benoît Champon
Comment définiriez-vous « diffuseur » ?
Le diffuseur est le bras commercial de l’éditeur. Il vend les livres d’un ou plusieurs éditeurs aux professionnels du livre c’est-à-dire grossistes, libraires, collectivités…
Pour ma part, je suis spécialisé en livres pour la jeunesse et je diffuse tous les éditeurs ayant un catalogue jeunesse. Mon rôle est de proposer à mes clients une sélection de livres adaptés à leur demande, et bien entendu d’honorer toutes leurs commandes. Je peux grâce à ma connaissance approfondie des catalogues-éditeurs, proposer une sélection par thème (le cinéma, les rêves, le moyen-âge, etc..), par âge, par budget, etc…
Quelle est la formation ou le parcours nécessaire pour l’exercer, quels ont étés les vôtres ?
J’ai suivi une formation généraliste et j’ai terminé mes études par une école supérieure de commerce. Mais avant tout, c’est une histoire de famille puisque mes parents étaient déjà diffuseurs de livres pour la jeunesse. J’ai passé toute mon enfance dans les allées de leur entrepôt à découvrir les livres destinés aux enfants.
Qui sont vos interlocuteurs ?
Principalement les éditeurs et les collectivités car nous sommes spécialisés sur ce marché.
Vous arrive-t-il de refuser de travailler sur certains livres qui ne correspondraient pas à vos goûts, vos idées ?
Hormis pour les livres qui comportent des coquilles, il n’y a pas de censure. J’évite de mettre en avant les livres très grand public ou sous licence commerciale. Mon rôle reste de proposer une sélection originale qui met en avant des auteurs et des éditeurs de qualité.
Est-ce que vous intervenez sur la conception des livres ?
Les éditeurs me demandent souvent si telle idée ou tel projet de livre pourrait avoir du succès. Et à l’inverse, je leur remonte mes remarques et celles de mes clients sur le fond, la forme, les prix, les malfaçons des livres.
Lors des rééditions, ils tiennent parfois compte des remarques que nous avons remontées.
Où et comment travaillez-vous ? (Chez vous ? Dans des locaux ? Sur la route ?)
Je partage mon temps entre mon bureau à Clichy La Garenne ou je gère l’entreprise, et les rendez- vous clients qui se font la plus part du temps à l’extérieur. Je suis souvent sur la route, j’ai 6 à 8 rendez-vous clients dans la semaine et je conserve une journée pour rencontrer les éditeurs. Le reste du temps est consacré à la préparation des commandes, des expéditions,…
Comment est calculée votre rémunération ?
Le calcul est simple, je reçois une rémunération fixe chaque mois augmentée d’un bonus en fin d’année s’il y a des bénéfices.
Quelles sont les idées reçues qui vous énervent sur votre métier ?
Ce métier est méconnu. On pense plus souvent aux éditeurs, aux libraires, aux auteurs,…
Le diffuseur contribue à faire connaître de petits éditeurs ou à mettre en avant, auprès d’un plus large public, un auteur talentueux.
Quels sont les plaisirs à l’exercer
En proposant une offre de livres à tous les prix, je peux ouvrir l’accès à la littérature jeunesse au plus grand nombre. Par ailleurs, dans ce métier les contacts sont nombreux : des éditeurs aux auteurs en passant par les libraires ou même directement avec les enseignants que nous conseillons lors de démonstrations.
Enfin, dans la plupart des livres jeunesse, il y a une approche pédagogique qui permettra à l’enfant de développer son éveil, son langage, ses apprentissages, … La reconnaissance des clients pour ces conseils est également très intéressante.
Et quels sont les mauvais côtés ?
Rien à signaler !
Le site de JBC diffusion : http://www.jbc-diffusion.com

Aimait la littérature jeunesse bien avant d’avoir des enfants mais a attendu d’en avoir pour créer La mare aux mots. Goût particulier pour les livres pas gnangnan à l’humour qui pique !
En fait c’est un peu le même métier que les représentants que nous recevons dans les écoles pour les maisons d’éditions pédagogiques.
Il me semblait bien avoir vu une personne exerçant ce métier un mercredi au rayon jeunesse de “ma” librairie.
ça ne doit pas être facile de placer des livres qu’on aime pas.
Bonsoir Messieurs les Diffuseurs-Distributeurs de Livres,
J’ai vingt exemplaires de mon précédent roman de 134 pages: Miel et Fiel, éditions Arabesques, Tunisie, 2010 que je voudrais diffuser pour le distribuer à un large public de lecteurs
-En outre, j’ai la suite et fin de cette trilogie sur l’amour:Lécorchure; Malaise dans la beauté que je voudrais publier et éditer, il fait 160 pages et il est saisi en forme manuscrite complète achevée depuis deux ans.Merci de m’aider et de contribuer à sa diffusion…pour le Lire et le publier éventuellement