C’est à mon tour de vous proposer ma sélection de Noël. À première vue, on peut se dire que j’en ai mis beaucoup, mais j’ai voulu qu’il y ait de tout (livres, jeux, CD, DVD) et pour tout le monde (des tout-petits aux adultes). Tout n’intéressera pas tout le monde, mais j’espère que vous y trouverez au moins une chose pour chacun·e ! Vous trouverez peu de romans dans ma sélection, mais Stéphanie, Morgan et Mathilde vous en proposent plusieurs et vous y trouverez votre bonheur.
LIVRES TISSU ET CARTONNÉS
Mon premier livre animé en tissu, d’Eléna Selena (illustrations).
Derrière la porte, une souris. Sous un branchage, deux écureuils. Sur une branche, trois pommes… Un blaireau joue avec un ballon rond, un sanglier, avec un cerf-volant losange et l’écureuil qui porte un chapeau triangle ouvre un cadeau carré. Mon premier livre animé en tissu est sorti chez Tourbillon (qui en propose souvent de beaux). On y parle des formes, des chiffres, des contraires, des animaux et des couleurs. Dans ce bel objet, on soulève des volets (avec du papier bruissant), on fait monter et descendre une montgolfière et l’on bascule une balançoire, un petit « grelot » résonne quand on bouge le livre. Voilà un très beau livre tissu qui va réjouir les bébés !
Tourbillon, 18,50 €
Chronique à venir.
Le plein de choses, d’Arianna Tamburini (illustrations).
Au supermarché, il y a des chips, des éponges, des pizzas ou encore des pommes de terre. Il y a aussi Armand, Caroline et Mamie Yvette. À la piscine, on peut faire des plongeons, des bombes ou du dos crawlé… GROS coup de cœur pour cette merveille signée Arianna Tamburini. Dans cet imagier fou pour enfants curieux, elle propose donc seize grandes doubles planches (60 cm sur 40 !) thématiques. C’est frais, coloré, pétillant, moderne, joyeux… Voilà un grand album cartonné qui ne va pas plaire qu’aux bébés ! C’est un album qu’on a envie de poser sur une étagère (ouvert ou non) tellement il est beau (d’ailleurs, Arianna Tamburini vend également de grandes sérigraphies qui seront du plus bel effet dans une chambre d’enfant… ou ailleurs !). Pour chaque thématique, on va découvrir des tas de mots (objets, actions, professions…), mais ce sont surtout nos yeux qui vont se régaler !
Thierry Magnier, 22 €
Chronique complète ici.
Juste un fraisier, d’Amandine Laprun (texte et illustrations).
Des étourneaux, des fourmis et des vers se promènent dans les fraisiers alors que Melvil et sa mère décident de les nettoyer, Lisa les rejoint bientôt. Melvil va faire les trous pour replanter les fraisiers et Lisa va les arroser. Pendant ce temps, des gendarmes et des coccinelles se promènent. Pour l’instant, ce n’est pas la saison pour manger des fraises, mais bientôt peut-être… Quel bonheur que ce grand album ! Devant nos yeux, les saisons passent, le fraisier évolue, les animaux défilent et les enfants discutent. On assiste à des petites scènes de vies, autour d’un fraisier, à des conversations d’enfants. C’est doux, tendre, poétique. Au-delà de la composition d’image extrêmement réussie et des illustrations magnifiques, Amandine Laprun croque avec justesse la beauté du quotidien. La grande taille de l’album permet de s’immerger totalement dans les belles planches et de vivre, nous aussi cette belle aventure autour d’un fraisier.
Actes Sud Junior, 22 €
Chronique complète ici.
Je te promets et Je te regarde, de Christine Roussey (texte et illustrations).
Dans le premier livre, il est question de promesses… Des promesses de « encore » et de « une dernière, toute dernière fois ». Des promesses de « range ta chambre ! » de « mouche ton nez » et de « wouah c’est beau ! ». Dans le second livre, un parent parle à son enfant et lui explique le regarder quand il explore le monde, quand il essaye encore et encore et encore, quand il réussit, quand il grandit. Christine Roussey vient de sortir deux magnifiques albums dans la collection Promesses. Deux albums cartonnés avec des découpes qui personnellement m’ont mis les larmes aux yeux. C’est bourré de poésie, de tendresse, d’amour, c’est fin et délicat. Christine Roussey parle avec énormément de justesse de l’amour parent-enfant, de ce qu’on vit avec eux. Dans le premier, il est donc question de tous les mots qu’on risque fortement de leur dire, dans le second des moments que l’on observe, qui restent gravés dans notre mémoire. Deux petits bijoux, certainement parmi les plus beaux livres pour bébés sortis cette année… voire parmi les plus beaux livres tout court !
De La Martinière Jeunesse, 10 € chacun.
Chronique complète ici.
Je suis, de Caroline Dall’Ava (texte et illustrations)
À la maison, elle est une maman, mais au travail elle est une docteure. Lui est un papa, mais il est aussi l’enfant de ses parents. Cet enfant est un enfant joyeux quand il est au parc, ce qui ne l’empêche pas d’être un élève studieux quand il est en classe. Cette petite merveille a ravi, bien au-delà de ce que je pensais, le bébé d’une amie à qui je l’ai offert, j’avais rarement vu un bébé aussi captivé par un livre ! Je suis de Caroline Dall’Ava nous propose, grâce à un jeu de découpe, de voir que les gens sont multiples, qu’on n’est pas une seule chose (ce que les enfants croient bien souvent, leur instit ne peut pas faire autre chose qu’être à l’école et ils ont du mal à imaginer leurs parents en dehors du foyer). Caroline Dall’Ava ne s’arrête pas là, elle parle aussi du fait qu’une personne peut être célèbre pour certain·e et inconnue pour d’autres, qu’on peut être champion·ne dans un domaine et nul·le dans un autre et que même le chat qui parait si adorable peut se transformer en redoutable chasseur. C’est très réussi graphiquement, intelligent, drôle et ça laisse les enfants sur une interrogation à laquelle ils seront ravis de répondre « Et toi, es-tu toujours le même ? »… Les tout-petits, bien entendu, ne capteront pas ça, mais seront captivés par ces visages qui apparaissent dans les découpes et ces corps qui changent.
L’agrume, 13,50 €
Chronique complète ici.
Compter, couleurs, contraires, formes et moi !, d’Ingela P Arrhenius (texte et illustrations)
Compter jusqu’à 10, apprendre les couleurs, les contraires, les formes et les parties du corps, voilà ce que nous propose la géniale Ingela P Arrhenius. Sorti chez Hélium, Compter, couleurs, contraires, formes et moi ! contient cinq doubles pages avec des parties en pop-up pour apprendre des notions simples aux tout-petits. Sur la première double, consacrée aux chiffres, un papillon (à 8 pois) déplie ses ailes, en ouvrant une boîte à biscuits on en découvre 7 et à l’intérieur de deux moufles, 10 doigts. Comme toujours avec cette autrice-illustratrice suédoise c’est extrêmement graphique (pas étonnant qu’on voit autant de ses dessins sur des objets de déco), coloré, frais, joyeux. Voilà un livre complet qui va faire la joie des enfants !
Hélium, 15,90 €
Chronique complète ici.
De toutes les couleurs, de Liuna Virardi (texte et illustrations)
Il y a le blanc comme l’ours polaire, le vert comme la grenouille, le turquoise comme la libellule ou encore le bleu comme la baleine…
Alors bien sûr des livres sur les couleurs il y en a des tas, mais quand c’est Liuna Virardi qui propose le sien, on fonce ! Ici, elle s’est inspirée du travail du grand Katsumi Komagata pour proposer un album cartonné avec des découpes. Pour chaque couleur un animal et une phrase qui reste en suspens, car c’est en ouvrant le flap que l’on découvrira où danse la libellule, où creuse le ver ou où court la souris. C’est très graphique, les tout-petits vont adorer le côté ludique du livre et ses illustrations épurées et les adultes vont aimer la poésie d’un tel ouvrage.
L’agrume, 14,50 €
Chronique complète ici.
ALBUMS
Un pull pour te protéger, de Malika Doray (texte et illustrations).
Il lui faudra un pull pour le protéger, une couverture pour le réchauffer, un biberon pour le nourrir, une cuillère pour le faire goûter… et tant de choses encore. Chaque année, Malika Doray sort un livre aux éditions MeMo et chaque année c’est une merveille… celui de cette année encore. Cette grande autrice-illustratrice a créé un univers qui n’appartient qu’à elle et qui ne ressemble à aucun autre, et quel bonheur de s’y plonger, d’album en album. Je le dis souvent, mais je le redis une fois encore, ses albums ont captivé mes filles quand elles étaient plus jeunes, comme peu d’albums ont su le faire. Le trait de Malika Doray, son dessin épuré, happe le regard des enfants, les séduit. Ici, il est donc question du bébé et de tout ce qu’on lui donne… y compris un livre à partager et à savourer.
MeMo, 15 €
Chronique à venir.
Histoires de la Vallée des Moomins, d’Alex Haridi et Cecilia Davidsson (texte) et Cecilia Heikkilä (illustrations) d’après des histoires de Tove Jansson.
Moomin le troll et sa mère marchent dans la grande forêt, le froid les saisit. Moomin a envie de parler de son père qui lui manque tant depuis qu’il a disparu… Un animal croise leur route, il dit s’appeler Sniff, il est triste, car ses affaires ont disparu lors de l’inondation. Il leur faut absolument trouver un endroit sec, mais pour ça il faut s’aventurer sur le marais, les voilà qui naviguent perché·es sur un nénuphar… en croisant les doigts pour ne pas rencontrer Le Grand Serpent ! Puis il sera question d’un bien étrange chapeau et d’une aventure en bateau qui mènera sur une île étrange… Trois histoires inédites d’après Tove Jansson nous sont proposées ici. Dans la première, on assiste à la rencontre de plusieurs personnages, dans la seconde il sera question d’un étrange sorcier et dans la dernière des hattifnattes. Trois histoires rassemblées dans un bien beau recueil qui fera le bonheur de toute la famille.
Cambourakis, 18 €
Chronique complète ici.
Moomin et le dragon, de Cecilia Davidsson (texte) et Cecilia Heikkilä (illustrations) d’après une histoire de Tove Jansson.
Moomin a attrapé, par inadvertance, un petit dragon dans une mare, il a décidé de le rapporter chez lui (en le cachant à Petite Mu). Il espère qu’il deviendra son compagnon… mais les choses ne vont pas se passer comme prévu ! Les belles éditions Cambourakis continuent d’éditer de nouvelles histoires de Moomin, créées, comme l’ouvrage précédent, d’après des histoires de Tove Jansson et l’on prend énormément de plaisir à retrouver ces personnages et cet univers qu’on aime tant. Ici, on parlera d’amitié, de jalousie et de liberté. C’est une grande histoire à lire en famille où chacun·e prendra du plaisir !
Cambourakis, 14 €
Chronique à venir.
L’ours Kintsugi, de Victoire de Changy (texte) et Marine Schneider (illustrations).
À force de marcher au bord du précipice, un jour l’ours Kintsugi tomba de la montagne. Il n’atterrit pas dans des bras, comme il l’avait espéré pendant sa chute, mais sur un épais buisson où poussaient des roses. Les épines lacérèrent la peau du pauvre ours Kintsugi qui trouva refuge dans un ruisseau. Mais dans l’eau, le sang qui s’écoulait de ses blessures se transforma en longs serpents, des serpents qui nagèrent jusqu’à un village, où vivait Kaori…
Il y a des livres qui donnent envie de se dire « il est tellement beau celui-là que j’ai envie de ne pas en mettre d’autre, pour mieux le mettre en avant ! »… mais ça ne serait plus une sélection ! L’ours Kintsugi est une pure merveille, un petit bijou, le genre d’album qu’il est impossible d’oublier une fois qu’on l’a lu, le genre d’album si beau qu’on en a les larmes aux yeux, le genre d’album qu’on a envie d’offrir autour de soi. L’extrême poésie du texte (et de ce qu’il raconte), la beauté des illustrations (et de l’objet lui-même avec sa couverture non vernie et son papier épais) en font un album précieux, rare, bouleversant. Difficile de vous raconter l’histoire, tout ce qu’elle comporte, tout ce qu’elle raconte. Lisez-le, tout simplement.
Cambourakis, 16 €
Chronique complète ici.
Mon petit bout du monde, de Sébastien Pelon (texte et illustrations).
Il vit sur une île, c’est son petit bout de monde à lui. Alors qu’il se promène avec son chien, il découvre un bidule tout vert. La chose est adorable, il décide de l’adopter. Maintenant, il a un nouveau copain, il joue avec lui et le nourrit, il sent que la lumière qu’il dégage veille sur lui… mais très vite, le bidule commence à grossir, à devenir même très gros… Le TRÈS talentueux Sébastien Pelon nous embarque dans une histoire assez étrange comme je les aime. La lumière de ses planches est extraordinaire, les plans, le cadrage, le découpage (tantôt BD, tantôt album classique), tout ici est réussi ! On pourra voir à travers cette histoire une fable écologique, mais libre à chacun·e d’interpréter l’album comme il ou elle l’entend…
Père Castor, 14 €
Chronique à venir.
La belle au bois dormant, de Gaël Aymon (texte) et Sébastien Pelon (illustrations).
Alors qu’elle pleure de ne pas avoir eu d’enfant, une reine voit l’une de ses larmes se transformer en grenouille, celle-ci lui promet qu’elle aura bientôt cet enfant qui lui manque tant, mais qu’elle ne doit pas oublier de remercier la fée de la fontaine pour ce cadeau. L’enfant naît, la reine a oublié sa promesse… La fée jettera un sort à l’enfant. On retrouve Sébastien Pelon, mais cette fois il illustre les mots d’un autre, Gaël Aymon. L’auteur a déjà écrit plusieurs contes classiques et comme à chaque fois, c’est un bonheur de le lire. C’est extrêmement bien écrit, on se régale à lire le texte à voix haute. Il est magnifiquement illustré par des dessins parfois sombres, parfois lumineux, mais toujours extrêmement réussis. Certaines planches s’ouvrent pour donner encore plus de place au dessin et plusieurs pages ont des découpes laser pour un effet dentelle, le résultat est magnifique !
Nathan, 19,95 €
Chronique à venir.
Sirènes de légende, de Rémi Giordano et Olivia Godat (texte) et Laura Pérez (illustration).
Il y a les sirènes qui attirèrent Ulysse, la vaniteuse Sedna qui ne trouvait aucun homme assez bien pour elle, Lara dont on louait la force et le courage, mais aussi Lorelei, Jiāorén, la petite sirène du Nord, Mélusine, Mami Wata, la ningyo ou encore les sirènes au masculin, les hommes bleus. Mais quel ouvrage magnifique ! Ici, Rémi Giordano et Olivia Godat nous racontent dix histoires de sirènes (ce n’est en rien un documentaire, on est plus proche du recueil de contes). Si les histoires sont déjà magnifiques et enchantent enfants comme parents, les illustrations de Laura Pérez sont à tomber par terre ! C’est le genre d’ouvrage qu’on a envie d’offrir, même à des adultes. Un livre qu’on garde longtemps.
De La Martinière Jeunesse, 13,90 €
Chronique à venir.
Amoureux, d’Hélène Delforge (texte) et Quentin Gréban (illustrations)
Une robe qui a glissé, une photo déchirée qui a été recollée, une fille libre d’aimer celui ou celle qu’elle veut, une femme qui a peur des poings, un enfant qui naît, une femme qui pleure son mari… Après Maman (énorme succès), cette année Hélène Delforge et Quentin Gréban ont dressé le portrait d’amoureux et d’amoureuses. À travers des textes (généralement courts) et surtout des illustrations somptueuses, on rencontre des femmes et des hommes qui vivent des histoires d’amour, heureuses ou malheureuses. Je ne suis pas certain que l’album s’adresse toujours aux enfants (en tout cas aux jeunes enfants), mais voilà un cadeau qui plaira clairement à tout ceux et toutes celles qui sont amoureux·euses.
Mijade, 20 €
Chronique à venir.
Une année en poésie, un poème à partager chaque jour, d’Emmanuelle Leroyer (sélection) et Frann Preston-Gannon (illustrations).
Le premier janvier, c’est L’année au jardin de Sara Coleridge, le 5 février, Le sortilège d’Emily Brontë, le 3 mars c’est au tour de Jean-Claude Mourlevat et 8 avril Marie Sellier. En mai on retrouvera notamment Louis Aragon, en juin Boby Lapointe, en juillet Boris Vian, en août un·e poète anonyme. En septembre, Pierre Coran précèdera Carl Norac (joli enchaînement), en octobre on lira un texte de Georges Brassens, en novembre, Andrée Chedid et en décembre Anne Sylvestre… 365 jours, 365 poésies. Les choix sont originaux, audacieux, modernes, et même quand on est peu sensible à la poésie on y trouve son compte. Le livre est un magnifique ouvrage, épais, avec des illustrations magnifiques. Un beau cadeau pour celles et ceux qui aiment les beaux textes et les beaux livres.
Gallimard, 29,90 €
Chronique à venir.
Le petit Ziryâb, de Farouk Mardam-Bey (texte) et Julie Guillem (illustrations).
Je termine ma sélection d’albums avec un ouvrage qui serait plus à classer dans les documentaires… ou dans les livres pour adultes ou, surtout… dans les livres de cuisine ! Le petit Ziryâb est un livre de « recettes gourmandes du monde arabe » sorti chez Actes Sud Junior et illustré par la talentueuse Julie Guillem. On trouvera ici la recette de la soupe de semoule, de la salade de radis et cèleri ou encore du sirop de rose. Près de quarante recettes accompagnées de textes documentaires passionnants magnifiquement illustrés. La maquette est claire, belle, l’ouvrage est totalement réussi… Seul défaut : on n’a pas envie de laisser ce livre-là dans la cuisine !
Actes Sud Junior, 19 €
Chronique à venir.
BD
Série Blue Flag, de Kaita (scénario et dessin).
Taichi et Tôma se connaissent depuis l’enfance, aujourd’hui ils sont tous les deux dans la même classe de terminale. Les deux amis sont très différents, si l’on repère assez peu Taichi, Tôma en revanche attire les regards. Les filles sont amoureuses de ce jeune homme hyper musclé et il fait l’admiration de toute son équipe de base-ball. Futaba fait partie de ces filles qui perdent leurs moyens quand elles voient Tôma, elle décide de demander à Taichi de l’aider à le conquérir.
J’ai lu d’une traite les quatre premiers tomes de Blue Flag tellement cette série est prenante. Alors bien sûr ici on est dans un triangle amoureux comme on en voit souvent dans la littérature ado, mais les choses sont bien plus complexes qu’elles en ont l’air et les personnages mettent du temps à délivrer leurs secrets. On évoque bien des thématiques, directement ou indirectement, et contrairement à bien des séries de manga, l’histoire ne s’essouffle jamais (on passe vite au tome suivant et je suis très impatient de lire la suite). Ça parle donc d’amitié et d’amour (mais sans jamais tomber dans la mièvrerie) et c’est très réussi graphiquement. Et j’ajouterai qu’en plus c’est souvent très drôle. C’est une des meilleures séries de manga que j’ai lues dernièrement.
Kurokawa, 7,65 € le tome.
Chronique complète ici.
L’odyssée d’Hakim, de Fabien Toulmé (scénario et dessin).
Enfant, Hakim passait énormément de temps dans la pépinière de son père. C’était les moments qu’il préférait. Pas étonnant donc qu’ayant grandi il voulut, lui aussi, devenir pépiniériste. Le travail était dur, mais le succès fut bientôt au rendez-vous. Mais en Syrie, les choses devenaient de plus en plus compliquées. Les réquisitionnements, les contrôles permanents puis les manifestations sur lesquelles la police tire, la torture… Hakim décide de fuir. Son périple sera long. Cette série est une merveille. C’est fort (même si ça reste abordable par les ados, ici pas de scènes vraiment dures). Grâce à cette série, on comprend mieux la situation en Syrie et pourquoi les gens fuient ce pays, et ça nous aide à prendre conscience de la vie, du parcours de ces personnes à qui l’on colle le nom de « migrant·es » ou « réfugié·es », mais sans en savoir rien. En nous racontant la vie d’un homme, Fabien Toulmé rend tout ça bien plus humain, ce n’est pas le destin d’un groupe, mais d’un homme que l’on suit. Alors on en sort totalement bouleversé·e, avec l’impression d’avoir fait une rencontre qu’on n’est pas près d’oublier.
Delcourt / Encrages, 24,95 € le tome.
Chroniques complètes ici et là.
Raowl – Livre premier – La Belle et l’Affreux, de Tebo (scénario et dessin)
Raowl est… ah oui tiens c’est quoi d’ailleurs… une sorte de monstre qui, suite à un sort, se transforme en prince charmant quand il éternue (c’est moins pénible que son père qui se transformait en lapin chaque fois qu’il pétait !). Bref… Je ne sais pas ce qu’est Raowl, mais une chose est sûre c’est qu’il défend des princesses ! OK parfois c’est un peu de façon sanglante…
Cette BD bourrée d’humour m’a fait éclater de rire à plusieurs reprises. Tebo signe ce premier tome de Raowl, La Belle et l’Affreux et si vous aimez l’humour déjanté vous risquez de devenir fans, tout comme moi. Alors clairement ici on n’est pas dans les histoires de princesses, de licornes et de princes charmants habituelles. Ici, les princesses se battent pour échapper à des cannibales, les héros qui viennent les délivrer préviennent de faire attention, car « les tripes ça tache » et les princes charmants sont un peu trop superficiels. Un tome 2 arrive, j’adore déjà le titre « Peau d’Âne la princesse qui pue » et j’ai hâte de le découvrir !
Dupuis 12,50 €
Chronique complète ici.
Série Les géants, de Lylian et Paul Drouin (scénario) et James Christ et Lorien Aureyre (dessins)
Au Groenland, des hommes s’activent. Suite à la fonte des glaces, un géant est apparu dans un glacier. Il semble terrifiant, d’où vient-il ? Au même moment, en Écosse, Erin, jeune fille à la main verte (bien plus que normal) et qui vient de perdre ses parents rencontre un autre géant… En Allemagne vit Siegfried, un jeune handicapé né dans une famille très aisée. Siefried aime passer son temps dans sa piscine, là il n’a pas besoin de son fauteuil roulant et le fait que ses jambes ne le portent pas n’est plus un problème. Deux tomes sont d’ores et déjà sortis dans la série Les géants et je dois dire que je suis déjà très fan de cette histoire qui devrait en compter six. Ici, on fait donc connaissance avec des enfants et des géants. Bien entendu, il ne s’agit pas que de ça, il y a une société secrète assez étrange et des phénomènes paranormaux. À travers cette histoire, on parle aussi d’écologie (mais de façon détournée). C’est très réussi graphiquement, bref voilà une série qui va séduire les jeunes enfants comme les plus grands
Glénat, 10,95 €
Chronique complète ici.
La Guerre des Mondes, de Thilo Krapp (scénario et dessins), d’après H.G. Wells
Nous sommes à la fin du XIXe siècle. Sur Mars, d’importantes éruptions de gaz ont été signalées, un homme observe depuis la Terre. Bientôt, un énorme cylindre venu du ciel percute le sol… et c’est le début d’une guerre sans merci… Thilo Krapp adapte en bandes dessinées le classique d’H.G. Wells, La guerre des mondes. Contrairement à de nombreuses adaptations, ici on n’a pas l’impression de passer d’une scène à une autre, sans comprendre ce qu’il se passe, sans s’attacher aux personnages. On est happé·es par le récit et il est difficile de refermer la BD tant le suspense est entier (d’autant plus si l’on ne connaît pas le dénouement).
Jungle, 16,95 €
Chronique à venir.
ROMAN
Un été en liberté, de Mélanie Edwards (texte).
Violette, 14 ans, va passer cette année un été très particulier : elle, son frère et ses sœurs partent seul·es dans la maison familiale d’Ardèche. Au programme de ces vacances sans parents : lire et se baigner dans la rivière ! Et bien sûr, à tour de rôle garder la petite sœur… enfin, c’était le programme prévu avant que Juliette ne croise un garçon qui va bientôt l’obséder. Un seul roman, donc, dans ma sélection, mais quel roman ! Une histoire de complicité entre frères et sœurs, d’aventures estivales et surtout… d’amour ! Quel bonheur de suivre ces trois ados (17, 16 et 14 ans) et leur petite sœur (6 ans) le temps d’un été sans parents. Leurs histoires d’amour et de désillusions, d’aventures, d’expériences et même de farniente nous captivent. Mélanie Edwards arrive à ne jamais tomber dans la mièvrerie et au moment où son histoire pourrait devenir prévisible, elle fait survenir un événement qu’on n’attendait absolument pas et qui relance l’intrigue. Les personnages principaux sont extrêmement attachants, mais on rencontre ici aussi des personnages secondaires tout aussi passionnants. Un très beau roman, magnifiquement écrit.
Bayard, 11,90 €.
Chronique complète ici.
CD
20/20, de ZUT.
ZUT, certainement le meilleur groupe pour enfant, a 20 ans ! Pour fêter ça, ils sortent un nouvel album, 20/20, où ils reprennent leurs plus grands tubes avec des invité·es : Pierre Perret, Clarika, Magyd Cherfi, Les Ogres de Barback, Aldebert, Didier Wampas ou encore Luce. Il ne s’agit pas d’une simple compil’, c’est un album qui va réjouir tous les fans (et ils sont nombreux·euses !) et même celles et ceux qui ne les connaissent pas (n’attendez plus pour les découvrir) ! Vive ZUT et merci à eux de nous offrir ce super album qui va réjouir toute la famille ! ATTENTION : CE CD COMPORTE DES CHANSONS QUI RESTENT EN TÊTE PENDANT DES HEURES.
Universal Music France, autour de 16 €
Chronique complète ici.
DVD
Petits contes de la nuit, collectif.
Un homme dont les découpages prennent vie, une souris à la recherche d’un nouveau livre, une tortue qui aurait bien aimé qu’on la laisse dormir, un poisson-veilleuse qui aimerait bien garder sa lumière allumée, un raton laveur qui observe la nuit avec une lampe de poche et un petit garçon qui voulait planter une graine d’or qu’il avait trouvé. Six courts métrages sont au programme de Les petits contes de la nuit, le nouveau DVD KMBO… et comme toujours, c’est très beau. De l’humour (parfois surréaliste), mais surtout de la poésie dans ces petites histoires qui parlent aussi, à travers les animaux, du quotidien des enfants. Les illustrations sont magnifiques (surtout dans le dernier cours, Conte d’une graine), c’est un DVD qu’on regardera en famille, sans que les parents s’ennuient.
KMBO, autour de 15 €
Chronique à venir.
Pirouette et le sapin de Noël, collectif.
Un enfant s’ennuie dans la neige… jusqu’à ce qu’il croise un lapin. Un chat seul dans la rue rencontre un homme bougon. Un enfant regarde par la fenêtre des enfants jouer dans la neige et les envie. Pirouette chante dans les rues sa joie de voir que noël arrive… Quatre autres courts métrages, toujours proposés par le très bon éditeur KMBO dans un DVD intitulé Pirouette et le sapin de Noël (en référence au dernier court métrage). Ici, il est question d’amitié, d’entraide, de rencontre, d’accueil… et bien sûr de Noël ! On y trouvera de l’humour et même un message écolo. Ce programme de courts, tout comme le DVD précédent, est parfaitement adapté aux jeunes enfants dès 3 ans.
KMBO, autour de 15 €
Chronique à venir.
Peau d’âne, de Jacques Demy.
« Je ne savais pas que tu m’aimais – En êtes-vous certain désormais ? », « Mon enfant, on n’épouse jamais ses parents », « Choisissez quatre œufs frais, qu’ils soient du matin faits, car à plus de vingt jours, un poussin sort, un poussin sort toujours » Ah Peau d’âne… Quelle merveille ! Ce film traverse les années sans jamais vieillir, génération après génération, les enfants continuent de chanter les chansons, d’admirer les robes de Catherine Deneuve et d’avoir envie de rencontrer la fée des lilas ! À l’occasion des 50 ans (!) du film, Arte ressort en version restaurée ce chef-d’œuvre de Jacques Demy et tout·es celles et ceux qui aiment ce film vont se jeter dessus d’autant que sont offerts ici des autocollants et même des tatouages éphémères !
Arte Éditions, autour de 20 €
Chronique à venir.
JEUX
Le mémo-Plop de Pompon Ours, de Benjamin Chaud.
Des memory, il y en a des tas (on en a déjà présenté beaucoup sur le site), mais premièrement on a toujours besoin d’un memory, deuxièmement ce jeu n’est pas un simple memory et troisièmement… Benjamin Chaud ! Le talentueux auteur-illustrateur s’inspire donc de son album Pompon ours et Pompons blancs pour créer Le mémo-Plop de Pompon Ours. Comme dans tout memory on devra retrouver des paires, mais ici, petit plus, on peut jouer à Plop ! avec les mêmes cartes. Le jeu s’adresse aux plus grand·es, le principe est simple on doit être le·la premier·ère à replacer ses cartes sur la case qui les représente sur un poster. Un jeu de rapidité, donc, où l’on doit dire « Plop ! » chaque fois que l’on place une carte ! Ce second jeu permet de prolonger la durée de vie du jeu (car les enfants sont très rapidement trop grands pour les memory !), et en plus il est beau ! (même si l’on regrette que le poster sur lequel on place les cartes ne soit pas un petit peu plus épais, car avec un papier aussi léger, ça complique un peu les choses). Ajoutons que son petit format permet de l’emporter facilement avec soi !
Hélium, 15,90 €
Chronique à venir.
No problemot, de Steven Bertal et Charles Soland.
Vous aimez les jeux de lettres ? En voici un nouveau ! Ici, on a des cartes avec des lettres en main et l’on doit former des mots ou plutôt des « structures » de mots (là, je me rends compte que le jeu est plus simple à comprendre qu’à expliquer…). Vous devez placer une lettre, chacun·e son tour de façon à ce qu’il soit possible de former un mot avec les lettres posées. Prenons un exemple (ça sera plus clair). Si sur la table je vois T R T je peux ajouter un L devant dans l’idée de former LITTÉRATURE. Sauf que la personne avant avait peut-être placé une de ces lettres pour former le mot TORTUE. Il faut donc non seulement trouver le mot que l’on va créer, mais en plus changer son mot en fonction des lettres posées par les autres. On peut bien entendu bluffer (poser une lettre qui ne formera pas un mot au final), mais si les autres abandonnent, car ils ne savent pas quoi poser, c’est à nous de prononcer le mot et si celui-ci n’existe pas, c’est perdu ! Je trouve que ce petit jeu propose vraiment une nouvelle forme de jeu de lettres (et non pas un énième dérivé du Scrabble) et c’est vraiment intéressant. On peut y jouer entre 2 et 5 jours et il est conseillé à partir de 10 ans. À noter que les parties sont courtes (et c’est appréciable) et qu’il est tout petit donc se balade partout !
404 éditions, 9 €
Chronique à venir.
Bataille féministe, de The Moon Project.
Je pense que vous avez tous et toutes (ou presque) déjà joué à la bataille. Vous savez donc que dans ce jeu le roi est plus fort que la reine… et si l’on en finissait avec cet ordre sexiste ? C’est l’idée de Bataille féministe proposé par The Moon Project (qui propose d’autres jeux antisexiste dont le jeu de 7 familles inspirantes chroniqué ici). Ici, l’ordre est As, roi et reine, duc et duchesse, vicomte et vicomtesse, 10, 9, etc. Vous aurez peut-être remarqué que la première lettre se réfère au jeu « classique » (R-D-V) ce qui permet, dans un premier temps, de se rappeler de l’ordre. Le jeu n’est pas seulement antisexiste, il y a aussi une diversité au niveau des couleurs de peau. Si personnellement (tout comme 7 familles inspirantes), je regrette le format carré de la boîte (qui prend de la place pour un jeu de cartes et n’est pas très écoresponsable), et qu’on aurait pu pousser le curseur un peu plus loin (le roi et la Reine valent plus qu’un Duc et qu’une Duchesse qui valent plus qu’un Vicomte ou une Vicomtesse), je trouve le jeu réussi graphiquement et agréable à jouer. Le jeu s’adresse aux enfants dès 5 ans et peut être joué à partir de deux joueur·euses.
Topla, autour de 15 €
Chronique à venir.
Holmes, Sherlock contre Moriarty, de Diego Ibáñez
Le parlement a été attaqué, pendant que Sherlock mène l’enquête, Moriarty fait en sorte de ne pas être démasqué. Là encore, le jeu n’est pas si simple à expliquer, mais disons qu’il faudra rencontrer différents personnages pour récupérer des indices. Ce n’est pas à proprement parlé une enquête dans le sens où l’on ne cherche pas à savoir qui, quand, comment, etc., mais ici le but est d’avoir plus de points que son adversaire. Le jeu se joue à deux (à partir de 10 ans) il est très bien fait, facile à comprendre, vite passionnant, les parties durent environ trente minutes. Si vous voulez voir plus précisément comment jouer : une vidéo de Ludochrono bien faite.
Iello, autour de 20 €
Chronique à venir.
Kingdomino, de Bruno Cathala et Cyril Bouquet.
Vous voilà maintenant à la tête d’un royaume qu’il va vous falloir étendre. Pour cela, vous devrez connecter astucieusement des dominos que vous allez choisir (en fonction de ce qui est disponible)… Voilà un jeu de stratégie absolument passionnant et accessible dès 8 ans (pas si courant !). Les jeunes enfants s’amusent autant que les parents et peuvent même gagner contre eux (ça aussi, ce n’est pas si courant). Là aussi, une vidéo de Luchrono vous montrera mieux le principe du jeu.
Blue Orange, autour de 17 €
Chronique à venir.
Piks
Je termine ma sélection de jeu par un jouet de construction bien plus intéressant qu’il n’y paraît (je confesse que je n’avais pas trop vu l’intérêt… jusqu’à ce que je vois mes filles y jouer des heures !). Dans chaque pack (il en existe plusieurs), on trouve des planches en bois de différentes tailles et formes, des petits cônes en silicone plus ou moins grands et des cartes. Ici, on va donc pouvoir créer des choses au gré de ses envies, mais aussi reproduire des modèles présentés par les cartes (trois niveaux de difficulté sont proposés) ! D’autres idées d’utilisation sont aussi proposées. Vous avez certainement déjà vu ce jeu (on le voit partout !) et il a déjà récolté des prix, et c’est mérité ! Voilà un jeu de construction qui est beau (le coffret en carton brut, les sacs en toile, les planches en vrai bois), écolo (le bois est naturel et issu de forêts écoresponsables), non toxique (les cônes en silicone approuvés par la directive ROHS) et intelligent ! Ici, on développe la dextérité, la création, la motricité fine et bien d’autres choses encore.
Oppi, différents prix selon les packs.
Chronique à venir.
ADULTE
Les gestes du jardin, d’Amandine Marembert (texte) et Valérie Linder (illustration).
Elle passe des heures au jardin. Elle ne se rend même pas compte du temps qui passe, parfois elle s’arrête juste le temps d’aller boire un verre d’eau… et vois qu’il est déjà l’heure du repas. Enfant elle y passait déjà du temps, elle a transmis ça à sa fille qui fait les mêmes gestes qu’elle, à quelques allées de là. Elle lui montre comment planter, déplanter, replanter, rempoter, surveiller, biner, arroser… tous les gestes du jardin. Tout est poétique et délicat dans ce magnifique petit livre sorti dans la jolie maison d’édition belge, Esperluète. Le petit format de l’ouvrage, son papier, sa jaquette qui recouvre la couverture… Et puis bien sûr le texte et les illustrations. C’est le genre de petit livre qu’on a envie d’offrir. Alors bien sûr à tous ceux et toutes celles qui aiment le jardin, mais bien au-delà tant l’objet est beau. On y parle du fait de jardinier, mais aussi de la transmission, du temps qui passe et d’autres choses encore. Bref, un petit bijou qui plaira à bien des personnes !
Esperluète, 9,90 €
Peut-être, de Martine Delerm.
« Peut-être faudrait-il dessiner » ainsi commence le dernier ouvrage de Martine Delerm. « Peut-être laisser s’égoutter les chagrins ». Cette suite de « peut-être » est extrêmement poétique et, comme toujours, Martine Delerm accompagne son texte de ses illustrations si singulières, si délicates. « Peut-être aimer être deux ». S’il est sorti dans une collection jeunesse, ce livre-là (tout comme La vie infinitive sorti l’année dernière et chroniqué ici) s’adresse d’avantage aux adultes. Petit format, beau papier, c’est un bel ouvrage. Ici, on parle donc d’amour, d’oser dire non, de la fragilité des choses et de tant d’autres choses encore… Comment résumer un tel livre ? Peut-être justement ne faut-il pas le résumer, mais vous conseiller d’aller le découvrir, peut-être…
Seuil Jeunesse, 14,50 €
Family Life, de Jacques Louis.
J’ai eu un gros coup de cœur pour cette BD où un auteur raconte sa vie avec sa famille. Alors bien entendu on rit des petites scènes du quotidien (qui rappelleront bien des choses à nombre d’entre vous), mais ici tout n’est pas rose, le tragique arrive parfois. C’est bien écrit, sensible, pudique, beau. C’est une BD qui m’a fait passer d’un éclat de rire aux larmes… et c’est assez rare. Bien sûr, ce n’est pas plombant et malgré la tristesse on referme la BD avec un sourire (humide). J’ai trouvé ça vraiment très très fort.
Dupuis, 13,50 €
À peu presque, de Marc Dubuisson.
Un emplacement pour handicapé squatté par un cheval en 1887, un Romain qui est fatigué le matin, car il a trop écouté le conteur armoricain Netflix la veille en 28 avant Jésus Christ, une théorie du complot sur le fait que l’Amérique n’existe pas, mais qu’on le fait croire pour vendre du guacamole en 1533, un fou du roi qui regrette que depuis Desproges on ne puisse plus rien dire en 1469… Marc Dubuisson nous raconte des scènes historiques que l’on ne nous avait jamais racontées jusque là… Bon, il y a peut-être une raison ! Certaines pages sont hilarantes à en réveiller la personne qui dort à côté de vous. C’est complètement décalé et absurde (voire complètement con par moment, disons les choses), et c’est surtout très drôle (vous l’aurez compris).
Pataquès, 13,50 €
Chroniques de San Francisco, d’Isabelle Bauthian (scénario) et Sandrine Revel (dessin), d’après Armistead Maupin.
Alors bien sûr il y a eu les romans à succès et la série télé (avec Laura Linney, Elliot Page…), il paraissait évident qu’il y aurait une BD à l’heure où fleurissent les adaptations sous ce format. Mais clairement, voici une adaptation réussie ! On retrouve avec plaisir Mary Ann Singleton et l’intrigante Anna Madrigal. Elles sont ici croquées avec beaucoup de talent par Sandrine Revel. On suit la vie de tous ces personnages (dont une bonne partie LGBTQI+) avec énormément de plaisir et ils et elles nous manquent à peine la BD terminée… Vivement la suite !
Steinkis, 19 €
Peau d’Homme d’Hubert (scénario) et Zanzim (dessins).
Ce n’est tout de même pas parce que tout le monde en a déjà parlé, qu’il ne fallait pas que je mette cette bande dessinée dans ma sélection de cadeaux de fin d’année ! Peau d’Homme est clairement une des meilleures BD de l’année (elle vient d’ailleurs de recevoir le prix Landerneau). L’histoire d’une femme qui va revêtir une peau d’homme afin de voir ce que c’est de l’autre côté. On y parle bien entendu de sexisme, mais c’est aussi une BD qui met en avant des personnages LGBTQI+. Graphiquement, c’est extrêmement réussi, c’est drôle tout en disant plein de choses sur la société, l’ouvrage est absolument magnifique… Donc oui, en effet, vous l’avez déjà vu partout… mais ce n’est pas sans raison !
Glénat, 27 €
Ils s’aiment
Je termine cette sélection de Noël par le plus beau livre de cette fin d’année. Ils s’aiment nous propose des portraits d’homme de 1850 à 1950… mais pas n’importes quels hommes, des hommes amoureux. Clairement l’un contre l’autre ou seulement deux doigts qui se touchent discrètement, l’un dans les bras de l’autre ou s’embrassant à pleine bouche, trois cent cinquante photos s’enchaînent et cet enchaînement est vertigineux. Alors bien entendu c’est un livre qui montre des relations homosexuelles à une époque où c’était encore moins bien vu qu’aujourd’hui, mais au-delà de ça c’est un livre sur l’amour, tout simplement. Sur des couples amoureux, et ils sont beaux. Un dernier mot pour dire que l’ouvrage est absolument magnifique, que le papier est épais, que c’est un superbe travail d’édition… que c’est le plus beau livre de cette fin d’année.
Les arènes, 49 €
Aimait la littérature jeunesse bien avant d’avoir des enfants mais a attendu d’en avoir pour créer La mare aux mots. Goût particulier pour les livres pas gnangnan à l’humour qui pique !