Cette année, les chroniqueur·euses de La mare aux mots vous proposent chacun·e leur tour leur sélection de Noël, voici la mienne !
Albums
Le Porc-épic de Schopenhauer et Le corbeau d’Épicète, d’Alice Brière-Haquet (texte), Olivier Philipponneau et Csil (illustrations).
La philosophie peut vite être incompréhensible et même barbante … Heureusement que la toute nouvelle (et adorable) collection Philonimo arrive à la rescousse ! À l’aide de courts textes s’appuyant sur des paraboles animalières, ces petits livres proposent de simplifier les idées des grands philosophes pour les rendre accessibles aux plus jeunes. Les très belles illustrations sont réalisées selon différents types de gravure (pointe sèche, sérigraphie) et en bichromie, et apportent une touche vraiment mignonne qui plaira à toutes et à tous !
3œil, 9€.
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Pokko et le tambour, de Matthew Forsythe (texte et illustrations) et Mathilde Colo (traduction).
Une petite grenouille du nom de Pokko se voit offrir un somptueux tambour… et ses parents regrettent vite ce cadeau ! Plus moyen de se reposer ou de profiter du calme avec tout ce bruit, alors la jeune grenouille apprentie musicienne est envoyée dehors pour jouer. Et là, surprise ! Tous les animaux des alentours se joignent au rythme de son tambour et bientôt la musique résonne à travers toute la forêt. Couleurs automnales toutes douces et personnages aux bouilles craquantes sont au rendez-vous dans ce livre plein de bonne humeur.
Little Urban, 14,40€.
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Le destin de Fausto, d’Oliver Jeffers (texte et illustrations) et Isabel Finkenstaedt (traduction)
Fausto est un petit monsieur qui pense que tout lui est dû, tout de suite, dès qu’il l’exige. Et en cas de refus ou de résistance, le voilà qui entre dans des colères noires, jusqu’à ce qu’on lui cède ce qu’il veut (ce qui ne le rend évidemment pas moins autoritaire…). Toutes et tous doivent se plier à ses exigences : fleur, mouton, arbre et lac… Mais l’océan s’obstine à faire la sourde oreille à ses caprices, poussant Fausto dans une rage aveugle qui lui fera oublier tout bon sens. Une fable moderne autour du désir incontrôlable de possession, magnifiquement mise en image et en couleur par Oliviers Jeffers. Un livre au style vintage et aux teintes magnétiques
Kaléidoscope, 16 €.
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Ma maman est bizarre, de Camille Victorine (texte) et Anna Wanda Gogusey (illustration).
Dans cet album aux personnages anthropomorphiques et aux tons pop, la jeune narratrice raconte son quotidien auprès de sa maman haute en couleur, qui ne se définit ni femme ni homme. Ensemble iels vont à des festivals, à des vernissages ou encore à des manifestations féministes, elles s’amusent, découvrent et surtout participent à la création d’un monde plus inclusif. Le portrait d’une relation mère-fille, tendre, complice et plein de malice.
La ville brûle, 15 €.
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Le Tamafumoir et la Magissorcière, d’Hélène Kérillis (texte) et Xavière Devos (illustrations) d’après l’œuvre de Joan Miró.
La magissorcière bricole dans son atelier, quand une flopée de petits animaux abimés débarquent pour se faire soigner. Tous arrivent d’une même planète, où il semble se tramer des choses étranges et pour le moins alarmantes. En effet, un Tamafumoir est en train de tout polluer là-bas, rendant au passage faunes et flores malades. La magissorcière se décide alors à le soigner à son tour, pour calmer ses pulsions dévastatrices. Ce conte moderne est bourré de bonnes idées, de bienveillance et d’empathie. Et surtout, il se déroule dans les œuvres de Joan Miró, dont l’illustratrice et l’autrice s’inspirent pour créer cette histoire ! Une jolie façon de découvrir ce peintre tout en se sensibilisant à la cause écologique.
Éditions Léon Art & Stories, 16 €.
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Les animaux de Palm Springs, de Mathilde Payen (texte) et Iris Pouy (illustrations)
Sous le soleil écrasant de Palm Springs en Californie, les membres d’un ancien groupe de musique décident de se réunir pour piquer une ou deux chansons à Elvis Presley et partir faire fortune à Las Vegas. Coyote guitariste, chien de prairie harmoniciste, chat bassiste, raton laveur pianiste et enfin serpent sympa vont alors se faufiler en douce dans la maison du King et … surprise ! Ils ne vont pas tomber sur ce qu’ils cherchaient, mais sur quelque chose de bien plus intéressant !
Les animaux de Palm Springs est un album rock’n’roll, aux couleurs magnifiques et un brin rétro, qui revisite avec humour le célèbre conte des Musiciens de Brême et invite à se déhancher sur la musique du King !
L’agrume, 16 €
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Julian est une sirène, de Jessica Love (texte et illustrations) et Sylvie Goyon (traduction)
Julian est un petit garçon qui rêve de ressembler à une sirène. Alors il s’enroule dans les rideaux en dentelles de sa grand-mère, lui pique son rouge à lèvres et se pare d’une magnifique coiffe de feuilles et de fleurs. Sa Mamita le trouve ainsi déguisé et maquillé… quelle va être sa réaction ? À travers des illustrations riches et éclatantes de couleurs et des personnages très expressifs, Jessica Love raconte une histoire toute douce autour de l’acceptation de soi, tout en brisant les préjugés et véhiculant un message positif plein d’amour. Un petit trésor.
École des loisirs, 13 €
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Amour, de Matt de la Peña (texte), Loren Long (illustrations) et Paule Brière (traduction)
Ce livre parle de l’amour : de sa force, de son universalité, mais aussi de la tristesse ou des injustices qu’il ne peut pas toujours vaincre. Avec beaucoup d’objectivité et surtout d’espoir, l’auteur rappelle l’importance de s’aimer soi-même pour mieux aimer les autres, quelles que soient leurs origines, couleurs de peau, religions, ou encore leurs conditions physiques ou sociales. Les images sont rayonnantes et regorgent d’une poésie vibrante accompagnant à merveille le texte. Un album très poétique et un peu mélancolique, mais surtout honnête et plein d’espérance.
D’eux, 16 €
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Beaux livres
Frida, de Sébastien Perez (texte) et Benjamin Lacombe (illustration).
Voici un livre somptueux, aux pages délicatement découpées et aux illustrations chatoyantes qui nous plongent tout droit dans la vie de l’artiste mexicaine Frida Kahlo. Scindé en neuf thématiques (l’accident, la médecine, la faune, la terre…) et accompagné de citations, il retrace son existence pleine de passions, marquée par le tragique et la créativité. Une plongée intimiste et colorée dans l’univers de la célèbre peintre mexicaine.
Albin Michel, 25 €
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Nuit étoilée, de Jimmy Liao (texte et illustrations) et Chun-Liang Yeh (traduction).
Une fillette et un jeune garçon solitaires partent à l’aventure au cœur de la nature, pour soigner leurs soucis et leurs souvenirs douloureux. Il et elle contemplent les couchers de soleil et les nuits étoilées, aussi scintillantes et belles que dans le tableau Nuit étoilée de Van Gogh. Dans la maison des grands-parents de la petite fille, là où se cachent les jolis souvenirs, les deux enfants se ressourcent paisiblement et font le deuil des choses et des gens perdu·es.
Nuit étoilée aborde la solitude, non pas en tant que défaut, mais en tant que besoin, les difficultés familiales face au deuil brusque ou aux déménagements incessants et le passage de l’enfance à l’adolescence. Les illustrations sont envoutantes, lumineuses et riches, véhiculant une certaine nostalgie. Un album doux-amer poignant.
HongFei, 19,90 €
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Coraline, de Neil Gaiman (texte) et Aurélie Neyret (illustration).
Coraline déménage avec ses parents dans une vieille et intriguant bicoque. Lors de l’exploration de son nouveau chez elle, la petite fille tombe sur une mystérieuse porte condamnée le jour et menant sur un long et sombre tunnel la nuit. Au bout de celui-ci se trouve un monde en tout point semblable au sien, mais en mieux ! Festins à toute heure, jouets incroyables… Mais les habitants de cet univers rêvé qui se font appeler son « autre père » et son « autre mère » possèdent une particularité assez dérangeante : il et elle ont des boutons cousus à la place des yeux. Très vite, Coraline se rend compte qu’elle est tombée au beau milieu d’un piège terrible, où elle pourrait bien laisser sa vie.
Magnifique adaptation du roman fantastique de Neil Gaiman, avec les dessins d’Aurélie Neyret qui retransmet à merveille l’ambiance nébuleuse et fantomatique du récit, posté à la limite entre réalité et rêverie (ou cauchemar ?). Préparez-vous à frissonner à la lecture de ce splendide album, plein de rebondissements et de magie.
Albin Michel, 19,90 €
Chronique à venir.
Drôles d’oiseaux, de Misha Maynerick Blaise (texte et illustrations) et Laurence Le Maire (traduction)
Petite mine d’informations et d’anecdotes incroyables, Drôles d’oiseaux est une encyclopédie pour tou·tes les ornithologues en herbe ! À travers une mise en page dynamique et des illustrations éclatantes et pleines de peps, on apprend plein de choses sur les comportements et les spécificités de bon nombre d’espèces d’oiseaux, du plus commun au plus étrange. Tout en appuyant sur l’importance de sauvegarder et protéger la biodiversité, ce livre propose d’étudier de plus près les oiseaux tout en s’amusant. Un très beau livre, coloré comme les plumes d’un perroquet et espiègle comme une pie !
Les Éditions Fei, 19 €
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Approche de la trentaine, et en a profité pour perfectionner ces petites choses si importantes qui font un tout. Vivre les livres, dessiner et créer des trucs, pour relier le dehors au dedans. Aime la nature, les histoires qui donnent espoir, celles aux allures de vieux grimoires, les BD hypersensibles et les images colorées.
Se retrouve dans le travail de Tarmasz, de Tayou Matsumoto, de Bretch Evens.