Au programme de l’hebdo de cette semaine : deux albums, deux romans et une invitée, Keren Eisenzweig.
En bref
On le dit un peu mou, lui se dit bon à rien. La preuve, il n’a jamais terminé premier à la course à pied. À la cantine, on lui demande d’accélérer et, en cours de maths, on s’étonne qu’il ne trouve pas un résultat pourtant facile. Il n’est pas un battant, il n’en a rien faire de gagner. Et alors ?
Mon avis Au fil des pages de 3 secondes pour plonger, le héros monte des marches pour atteindre le plongeoir de la piscine. Au cours de son ascension, il se remémore des moments où on lui a fait comprendre qu’il n’est pas comme il devrait être (pas assez fort, pas assez rapide…), comme des poids qu’on ajouterait sur ses épaules pour l’empêcher d’avancer. Pourtant il continue et même si parfois il se sent mal, même s’il a parfois besoin de faire une pause, même s’il regarde en arrière, il avance, monte encore les marches une à une. Son but n’est pas d’être le premier ni d’être le meilleur, mais juste de prendre du plaisir et d’être heureux. Les illustrations épurées (à l’encre noire, aux tampons et à l’ordinateur) sont superbes et j’ai trouvé la construction de l’album (le fait de « croiser » les protagonistes des moments qui lui pèsent en montant des marches) intelligente et originale. Avec poésie (et sans gros sabots), Jinho Jung rappelle qu’on n’est pas obligé·e de suivre l’injonction à être le·la meilleur·e, à vouloir gagner et que le bonheur peut se trouver ailleurs.
En bref
Seul sur la banquise, Bébé Phoque attend sa mère. Elle est partie en mer depuis plusieurs jours et le petit commence à s’inquiéter. Petit Ours ne trouve pas mieux à faire que de se moquer de lui ! Pourtant, quand Petit Ours se retrouve piégé sur un morceau de banquise à la dérive, Bébé Phoque plonge à sa rescousse. Avec l’aide d’une tortue, d’une sterne et d’une baleine, il parvient à secourir l’ourson… Pourra-t-il également retrouver sa mère ?
Mon avis Où est maman ? est une belle histoire, entraînante et poétique. Il y est question d’entraide pour faire face aux dangers du monde – l’autrice mentionne brièvement le changement climatique. La narration suit une trame classique mais il s’en dégage une tendresse particulière. J’ai aussi beaucoup aimé la douceur des illustrations. Celles-ci donnent l’impression de nous envelopper dans l’univers polaire, on est pris·es par la main pour accompagner Bébé Phoque. Le tout met du baume au cœur.
En bref
1877, à Édimbourg, les membres de la famille Hazegast font figure d’autorité pour tout ce qui touche au paranormal dans le pays. Il faut dire qu’iels sont les seuls à ressortir de l’étrange brume qui recouvre la ville, mais surtout d’en sortir avec des pouvoirs de médium. C’est donc tout naturellement que la famille royale et autres nobles font appel à elleux pour toutes sortes d’affaires. Alors, quand l’héritier du trône est retrouvé mort, probablement assassiné, la reine Mary Stuart exige des Hazegast qu’iels mènent l’enquête afin de démasquer le coupable, mettant la famille en difficulté. Car elle ignore qu’en réalité, seule Ava a de réels pouvoirs de médium – don qu’elle cache elle-même à ses proches pour se préserver de leur commerce – et qu’une terrible malédiction semble peser sur certains membres. Si Ava a toujours refusé de prendre part aux manigances des sien·nes, quand le fantôme du prince défunt commence à la hanter, elle comprend vite que cette fois elle n’aura pas le choix, et se lance en compagnie de ses deux cousines dans une enquête qui les mènera plus loin que ce que personne n’avait imaginé.
Mon avis Entrer dans ce roman, c’est comme pénétrer dans cette brume mystérieuse et menaçante. On entre dans un univers fascinant, mais sombre et dangereux, où le moindre faux pas peut avoir de terribles conséquences pour toute la famille. L’atmosphère est pesante, inquiétante. On découvre avec plaisir une enquête ponctuée de rebondissements et de révélations en compagnie d’Ava, une jeune fille qui va se révéler au fur et à mesure de son aventure. D’abord effacée, luttant contre son don, elle va finir par l’accepter pleinement et en faire une force, devenant un élément central pour sauver sa famille. Heureusement, elle peut compter sur l’aide de ses deux cousines – les seules personnes à connaître son secret -, Hester, curieuse et intelligente, Sophronia, passionnée et impulsive, pour mener à bien sa mission. Au fur et à mesure que l’intrigue gagne en épaisseur, de nouveaux secrets surgissent et les jeunes filles devront rester unies pour lutter contre une nouvelle menace. La lignée des maudits est un roman captivant qui se dévore, mêlant affaires de famille, mystères et paranormal, et qui interroge sur ce que nous serions prêt·es à faire ou accepter pour nos proches.
En bref
Matthew Brown est un explorateur anglais passionné de fossiles. Au cours de ses voyages, il adopte trois orphelines et les confie à sa nièce avant de reprendre la route. Cependant, le vieil homme disparaît et les économies de sa famille fondent à grande vitesse. Dans l’espoir de gagner de l’argent et venir en aide à leur foyer, les trois orphelines intègrent une école de danse et de théâtre.
Mon avisQuelle belle lecture que ce roman ! Même si la littérature jeunesse d’aujourd’hui est florissante et nous offre chaque jour de nouvelles pépites, je dois avouer que les romans pour enfants de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle, que les éditions Novel mettent en avant, ont une saveur particulière. Le Serment des sœurs Fossil est un roman captivant sur la vie de trois jeunes filles : Pauline, Petrova et Posy. Bien que très différentes, les trois sœurs d’adoption sont solidaires et se portent une affection sans faille. Elles ont chacune leur spécialité : Pauline est passionnée de théâtre et excelle dans son domaine, Petrova adore la mécanique et le pilotage mais peine à vivre sa passion et Posy est un vrai prodige de la danse. J’ai pris beaucoup de plaisir à les suivre tout au long de ce récit, car on les rencontre bébés et on les voit grandir, évoluer, s’affirmer. Je me suis beaucoup attachée à ces trois sœurs, mais également à leur famille d’adoption. J’ai adoré découvrir le monde du spectacle à leurs côtés, entre cours de danse et de théâtre, que ce soit durant leurs entraînements ou leurs prestations publiques. L’autrice nous propose une véritable immersion dans cet univers où les jeunes filles sont amenées à travailler très jeunes, mais qui leur offre aussi une véritable voie d’épanouissement. Le Serment des sœurs Fossil est un roman aussi captivant que passionnant !
L’invitée de la semaine
Cette semaine, on a posé quelques questions à Keren Eisenzweig, directrice de la maison d’édition Novel qui a récemment édité Le Serment des sœurs Fossil (voir plus haut).
Parlez-nous des éditions Novel. Comment est née cette maison d’édition ?
Les éditions Novel ont été officiellement lancées en janvier 2023, mais j’ai commencé à y réfléchir bien avant : en 2013, pour être exacte ! C’est l’année où je suis arrivée en France, et où j’ai découvert que la série de mon enfance, The Boxcar Children, n’existait pas ici.
Je suis américaine, et c’est LA série qui m’a donné l’amour de la lecture. C’est vraiment une référence dans la littérature jeunesse aux États-Unis : il n’y a pas une librairie ou bibliothèque qui n’y consacre pas un rayon. Alors, quand j’ai réalisé que cette série n’avait jamais été traduite en France, j’ai eu envie d’y remédier.
Pendant des années, ce projet est resté un rêve lointain. Mais en 2020, la naissance de ma fille a tout changé. J’ai commencé à imaginer son futur, ses lectures, et surtout, à regretter qu’elle ne puisse pas découvrir ces histoires qui avaient tant compté pour moi. Ce regret s’est transformé en moteur : j’ai décidé de me lancer et de contacter la maison d’édition américaine qui détenait les droits.
Il m’a fallu plus d’un an de persévérance pour obtenir les droits français de la série. Mais aujourd’hui, je ne pourrais pas être plus heureuse. Voir les enfants français plonger dans cet univers, aimer ces histoires, et en redemander encore et encore, c’est une immense fierté. J’ai l’impression de revivre à travers eux mes propres découvertes littéraires.
D’où vient le nom ?
Je voulais absolument un nom en anglais qui soit facile à prononcer en français. Novel m’a semblé parfait, car il signifie à la fois « roman » et « nouveau » en anglais.
Quelle est la ligne éditoriale ? Comment choisissez-vous les livres que vous éditez ?
J’ai lancé la maison d’édition avec un objectif initial très clair : publier The Boxcar Children (Les Enfants Boxcar). Très vite, j’ai découvert qu’une autre œuvre anglophone que j’adore, The Railway Children (Les Enfants du chemin de fer), d’Edith Nesbit, n’avait jamais été traduite non plus. Ces deux œuvres m’ont donné une direction : structurer les premières années de la maison d’édition autour de ces ouvrages. Ainsi, 2023 a été l’année des Enfants Boxcar, et 2024 celle d’Edith Nesbit.
Dès le départ, ma vision était de mettre en lumière des œuvres du patrimoine anglophone jeunesse. Bien que nous ayons publié quelques coups de cœur français la première année, à partir de 2025, nous nous recentrons entièrement sur notre mission initiale : révéler des classiques de langue anglaise inédits ou méconnus au public français.
Le processus de sélection est guidé par plusieurs critères. Je choisis avant tout des livres qui m’ont marquée en tant qu’enfant, mais je réfléchis aussi à leur place dans l’histoire de la littérature et à leur pertinence aujourd’hui. Pour moi, un bon choix éditorial repose sur un équilibre entre passion personnelle et réflexion culturelle. Ce qui compte surtout, c’est de sélectionner des œuvres intemporelles : des histoires qui non seulement fascinent par leurs récits, mais qui véhiculent des valeurs fortes et universelles.
Bien sûr, il est rare de ne pas déceler des marqueurs de mœurs révolus dans des œuvres écrites il y a cent ans. Mais les véritables chefs-d’œuvre transcendent leur contexte historique grâce à leurs messages modernes : l’égalité, l’inclusion et le respect de l’autre. En tant qu’éditrice passionnée par l’histoire de la littérature, je suis consciente que les valeurs des générations passées diffèrent souvent des nôtres. Cela dit, je m’efforce de proposer des œuvres qui reflètent mes propres idéaux, profondément ancrés dans l’égalité et l’inclusion. Ces valeurs sont d’autant plus importantes à défendre dans un contexte mondial où elles sont régulièrement mises à l’épreuve, comme l’ont montré des événements récents tels que l’élection de Trump ou la montée de l’extrême droite en Europe.
Je sais que ce n’est pas facile, mais si vous deviez nous citer quelques livres qui ont marqué la maison, lesquels serait-ce ?
Sans hésitation, je citerais les deux publications que j’ai mentionnées précédemment : Les Enfants Boxcar et Les Enfants du chemin de fer. Ils sont considérés comme des œuvres majeures de la littérature jeunesse dans leurs pays respectifs, les États-Unis et la Grande-Bretagne. Ils ont été écrits par deux autrices que j’admire énormément, chacune pour des raisons différentes.
Gertrude Chandler Warner m’inspire par sa volonté de rendre la littérature accessible à tous. Elle écrivait à hauteur d’enfant, avec simplicité, encourageant les jeunes à explorer le monde qui les entoure, et à apprécier les petites choses du quotidien.
Quant à Edith Nesbit, mon admiration pour elle n’a cessé de grandir au fil des années. Au-delà de son talent d’écrivaine, c’était une femme engagée dans les grandes questions sociales de son époque. Militante socialiste dans une Angleterre encore profondément classiste et sexiste au tournant du XXe siècle, elle portait des idées remarquablement modernes et prônait l’égalité. Je suis convaincue que si elle vivait aujourd’hui, elle serait une figure progressiste majeure.
Ce qui me touche chez ces deux autrices, c’est leur capacité à comprendre les enfants et à répondre à leurs aspirations. Ces livres, toujours aussi pertinents, continuent de captiver les jeunes lecteurs. Edith Nesbit, en particulier, a marqué des générations d’autrices et d’auteurs après elle, ce qui en fait un véritable modèle dans le domaine de la littérature jeunesse.
Quel est votre rôle au sein des éditions Novel ? Pouvez-vous nous parler des autres personnes qui travaillent à Novel ?
En tant que directrice d’une petite maison d’édition, je touche à tout ! Je sélectionne les ouvrages, je participe au suivi éditorial et artistique, et je suis impliquée à chaque étape de la fabrication. Je prends également les décisions financières, même si, je l’avoue, c’est la partie que j’aime le moins ! Heureusement, je suis entourée de partenaires et de collaborateurs talentueux qui m’épaulent au quotidien.
Tout d’abord, il y a mon associé et co-éditeur, Romaric Moins. Il joue un rôle essentiel dans toutes les décisions stratégiques. Il valide mes choix éditoriaux, relit chaque texte avec soin, et veille tout particulièrement à l’aspect artistique des projets.
Nous avons aussi la chance de collaborer avec Anne Blanchard, éditrice spécialisée en littérature étrangère. Elle est un atout précieux : elle s’occupe des relations avec les éditeurs étrangers, des contrats, et apporte son expertise sur les textes que nous publions.
Il serait impossible de citer toutes les personnes talentueuses avec qui nous travaillons, mais c’est grâce à chacune d’entre elles que notre petite maison d’édition continue de grandir et de rencontrer le succès.
Pour vous, qu’est-ce qu’un bon roman jeunesse ?
C’est une question difficile, car la littérature jeunesse est d’une richesse et d’une variété incroyables ! Pour moi, le premier critère d’un bon roman jeunesse, c’est qu’il donne envie de tourner les pages – ce qu’on appelle en anglais un page-turner. C’est un livre qui capte immédiatement l’attention et nous plonge dans son univers, qu’il soit fantastique ou ancré dans la réalité.
Mais au-delà de l’histoire captivante, un bon roman jeunesse se distingue par la sensibilité de son auteur⸳rice. C’est un livre où l’on sent une véritable compréhension des enfants, une capacité à se mettre à leur hauteur, à parler leur langage et à répondre à leurs préoccupations, sans jamais les infantiliser.
Quelles étaient vos lectures d’enfance et d’adolescence ?
Pour le savoir, il suffit de jeter un œil à notre catalogue ! Toutes les œuvres que nous avons traduites faisaient partie de mes lectures d’enfance. À côté de ces titres, j’avoue avoir été très marquée par Harry Potter, comme beaucoup d’enfants de ma génération.
J’étais aussi une grande lectrice de Judy Blume et de Beverly Cleary, deux autrices américaines incontournables que j’espère un jour intégrer au catalogue de Novel. Enfant, je lisais également Enid Blyton, même si je n’ai jamais vraiment accroché au Club des Cinq. À la place, je préférais une autre série méconnue en France, The Faraway Tree Stories (s’il vous plaît, Hachette, rééditez-la !). J’étais aussi une grande fan des Happy Hollisters ainsi que Nancy Drew (Alice détective en français), l’équivalent féminin des Hardy Boys.
En grandissant, je me suis plongée dans les grands classiques comme Les Quatre Filles du docteur March, What Katy Did (Katy Carr, à paraître en avril chez Novel !), Anne of Green Gables, Rebecca of Sunnybrook Farm, Understood Betsy... Je préfère ne pas trop m’étendre sur ces œuvres, car plusieurs d’entre elles feront partie de notre collection de trésors anglophones dès 2025 !
En dehors de ces classiques, j’adore tout ce qu’a écrit Philip Pullman, avec une affection particulière pour sa série Sally Lockhart. Je suis également une fan absolue de Madeleine L’Engle. À l’adolescence, j’ai traversé une phase Ann Rinaldi, une autrice américaine spécialisée dans les romans historiques. J’ai envisagé de la traduire en France, mais ses récits sont tellement centrés sur l’Histoire américaine que j’ai peur qu’ils peinent à trouver leur public ici, malheureusement.
Pouvez-vous nous parler de votre parcours ?
Mon parcours a été assez atypique, surtout pour la France. J’ai fait mes études aux États-Unis, où la plupart des universités sont généralistes. On choisit sa spécialité très tardivement, et j’ai décidé d’étudier à la fois la littérature américaine et française. Je n’ai pas suivi de formation spécifique pour devenir éditrice, ce qui est beaucoup plus courant là-bas. En France, les parcours sont souvent très spécialisés, alors qu’aux États-Unis, l’apprentissage se fait davantage sur le terrain.
Cela dit, j’ai grandi dans un environnement profondément littéraire. Mon père est auteur (même s’il n’écrit pas du tout pour la jeunesse !), et j’ai toujours su que je voulais travailler dans le monde du livre.
Quand je suis arrivée en France, j’ai commencé à enseigner l’anglais. Dans le cadre de ce travail, j’ai édité quelques livres bilingues pour aider les enfants français à apprendre l’anglais. Cette expérience a été mon premier pas dans l’édition. C’est en publiant ces livres bilingues que j’ai noué des liens avec des partenaires qui, plus tard, m’ont aidée à lancer Novel.
Pouvez-vous nous parler du Serment des sœurs Fossil, la dernière parution de la maison d’édition ?
C’est un roman souvent considéré comme un grand classique jeunesse en Grande-Bretagne, et il s’agit d’un ouvrage vraiment atypique. Le présenter comme un simple roman sur le ballet serait trop réducteur (c’est d’ailleurs pour cela que nous avons choisi de changer le titre original, Ballet Shoes, avec l’accord des ayants droit).
L’histoire commence avec un explorateur excentrique, passionné de fossiles, qui recueille trois orphelines qu’il baptise « Fossil ». Mais rapidement, il repart pour ses expéditions, laissant les filles grandir sans lui. Elles sont alors élevées dans le Londres des années 1930 par une famille adoptive entièrement composée de femmes. Quand la famille rencontre des difficultés financières, elle décide de louer des chambres. L’arrivée d’une locataire travaillant dans une école de danse et de théâtre ouvre de nouvelles opportunités aux trois sœurs, qui intègrent cette école.
Le roman suit leurs vies, avec ses défis, leurs réussites, la menace de la pauvreté, mais aussi leurs rêves et leur ténacité.
Noel Streatfeild, l’autrice, admirait Edith Nesbit, à qui elle a même consacré une biographie. Cet héritage littéraire est perceptible dans son œuvre : un réalisme enrichi de touches particulièrement imaginatives qui captivent les jeunes lecteurs. Ce qui rend Le Serment des sœurs Fossil si intemporel, ce sont aussi les valeurs qu’il véhicule : les trois filles cherchent à s’émanciper et à réaliser leurs rêves de manière indépendante, dans une société où cela était loin d’être évident.
Pouvez-vous également nous parler des prochains romans qui vont paraître aux éditions Novel ?
Nous sommes en pleine préparation de deux collections que j’ai hâte de vous faire découvrir.
La première est la série La Famille Hollister, dont le premier tome paraîtra en mars. C’est une lecture idéale pour les enfants qui adorent notre série phare, Les Enfants Boxcar, et en redemandent. Bien que ces deux séries partagent des points communs – un style accessible, un univers rural et vintage, et des fratries soudées – elles sont pourtant très différentes.
La Famille Hollister se distingue par son accent sur les mystères, avec des intrigues légèrement plus longues et complexes. Contrairement aux Enfants Boxcar, il ne s’agit pas d’orphelins, mais d’une famille avec des parents, ce qui apporte une dynamique unique. Ce qui m’a toujours enchantée dans cette série, c’est l’implication des parents dans les aventures des enfants. Ils s’amusent autant qu’eux, et sont toujours disponibles pour jouer et vivre ensemble des aventures. C’est vraiment une représentation réconfortante et joyeuse de la vie de famille.
Pour un public plus âgé, nous lançons également une nouvelle collection qui me tient beaucoup à cœur : Les Trésors de la littérature anglophone. Il s’agit de classiques méconnus ou inédits en France, écrits entre le XIXe siècle et le début du XXe siècle.
Cette collection sera inaugurée avec What Katy Did (Katy Carr), dont la jeune héroïne a été comparée par le quotidien britannique The Guardian à Jo March (Les Quatre Filles du docteur March) et Anne Shirley (Anne de Green Gables), en tant qu’icône littéraire intemporelle. Ce roman, initialement publié en 1872, s’inscrit parfaitement dans la lignée des grands classiques. Il reste pourtant inédit en France.
Fin 2025, nous élargirons cette collection avec Rebecca of Sunnybrook Farm, souvent considérée comme la précurseuse d’Anne of Green Gables. À sa sortie, cette dernière avait d’ailleurs été surnommée « la version canadienne de Rebecca of Sunnybrook Farm ».
Ces œuvres seront présentées dans une édition collector à la hauteur de leur richesse littéraire : couverture rigide et tissée, dorures, lettrines en début de chapitre, pages de garde à motif… J’ai vraiment hâte de les partager avec notre lectorat !
Bibliographie :
- Le Serment des sœurs Fossil, roman écrit par Noel Streatfield et illustré par Marine Cabidoche (2025).
- La Dernière Fée des sables, roman écrit par Edith Nesbit et illustré par Katerina Bazantova (2024), que nous avons chroniqué ici.
- Les Mésaventures de l’illustre famille Bastable, roman écrit par Edith Nesbit et illustré par Katerina Bazantova (2024), que nous avons chroniqué ici.
- Cora et sa voiture, roman écrit par Margaret Penrose et illustré par Marlène Merveilleux (2024).
- Grace Harlowe : Mystère à Oakdale, roman écrit par Jessie Graham Flower et illustré par Julie Staboszeyski (2024).
- Les Enfants du chemin de fer, roman écrit par Edith Nesbit et illustré par Katerina Bazantova (2024), que nous avons chroniqué ici.
- Betty et sa bande, roman écrit par Laura Lee Hope et illustré par Lucille Duchêne (2024), que nous avons chroniqué ici.
- Série Caracal, romans écrits par Marc Victor et illustré par Myrtille Vardel (2 tomes, 2024).
- Ruth Fielding, orpheline, roman écrit par Alice B. Emerson et illustré par Myrtille Vardel (2024).
- Série Les Enfants Boxcar, romans écrits par Gertrude Chandler Warner et illustrés par Marlène Merveilleux (5 tomes, 2023-2024).
- Série Les Hardy Boys, romans écrits par Franklin W. Dixon et illustrés par Julie Staboszeyski (4 tomes, 2023-2024), que nous avons chroniqués ici.
- Anahi, roman écrit par Natalia Gallois (2023).
- Hinterland : Le Secret de Sanarshel, roman écrit par Andrew Bonzon et illustré par Myrtille Vardel (2023).
Retrouvez les éditions Novel sur leur site internet : editionsnovel.fr.

Un article signé d’une partie de l’équipe de La mare aux mots.