Une fois par mois, avec Véronique Soulé, nous mettons en avant deux invité·es lié·es par un livre. Cette fois-ci, c’est l’album La chasse au loup, sorti chez les éditions des 400 coups, qui nous a fait réunir l’illustratrice Manon Gauthier et l’auteur Michaël Escoffier. La première est mon invitée pour l’interview, le second répond à la rubrique (sonore !) Du tac au tac de Véronique Soulé.
L’interview du mercredi : Manon Gauthier
Pouvez-vous nous présenter La chasse au loup, qui vient de sortir aux éditions 400 coups ?
À chaque fois que je reçois un texte de Michaël, je me sens tout de suite dans l’action, c’est l’aventure et j’ai plein d’images dans la tête. Ce fut aussi le cas pour La chasse au loup. J’ai escaladé des montagnes, traversé une rivière, je me suis cachée dans la forêt pour ne pas être vue. J’ai eu un peu peur et je me suis beaucoup amusée.
Au départ, les personnages du texte étaient des lapins mais, comme on venait juste de faire Comment cuisiner les lapins, on voulait trouver d’autres acteurs.
Puis, quelques jours après avoir reçu le texte, il y a eu à l’école en face de chez moi une journée « Petits animaux de la ferme en visite ». C’est là que j’ai fait la connaissance des personnages de notre album, des petits chevreaux !
Ce n’est pas votre premier album avec Michaël Escoffier, pouvez-vous nous parler de votre collaboration ?
J’ai rencontré Michaël pour la première fois lors d’un congrès au Québec en 2016. Tempête sur la savane, notre premier album en collaboration, venait d’être publié. En présentant l’album ensemble, on s’est tout de suite sentis à l’aise et complices, comme de vieux amis, on a beaucoup ri.
Parlez-nous de votre parcours.
J’ai étudié en arts graphiques et j’ai travaillé dans ce domaine pendant presque vingt ans. J’aimais beaucoup la littérature et l’illustration jeunesse, je lisais beaucoup d’albums avec mon fils. Je me suis mise tranquillement au dessin et à la peinture. Puis en 2006, j’ai illustré mon premier album chez Les 400 coups.
Où trouvez-vous votre inspiration ?
Ma toute première source d’inspiration vient de mon père. Lorsque j’étais enfant, je passais beaucoup de temps à le regarder transformer des morceaux de bois en personnages et animaux merveilleux. Dans ses temps libres, on le trouvait toujours dans son atelier. Une petite cabane qu’il avait construite derrière la maison dont les persiennes avaient des cœurs sculptés au milieu.
Par la suite, j’ai découvert et aimé les artistes d’art populaire, puis Braque, Klee, Picasso, Jockum Nordstrom, Roland Roure et plusieurs autres.
Quelles techniques d’illustrations utilisez-vous ?
J’ai essayé l’aquarelle, l’huile, l’acrylique mais je ne me sentais pas trop à l’aise avec ces médiums. Puis, alors que je découpais des morceaux de papier pour les coller sur mes dessins, j’ai eu un « déclic ». J’ai découpé des parties de mes dessins en morceaux et j’ai joué avec ces morceaux, je les ai déplacés, recoupés. Cette méthode m’était familière et m’inspirait. Je me suis rappelé qu’enfant, j’aimais beaucoup créer avec des boites de carton et des papiers découpés. Sans réfléchir, j’avais retrouvé ma technique préférée de petite fille, j’ai donc continué dans cette voie. Je coupe et recoupe, hop un coup de ciseau par ci, un autre par là, jusqu’à trouver la forme que je ressens.
Très souvent, je récupère des morceaux de mes collages précédents. Je ne conserve pas beaucoup d’originaux, je découpe dedans pour créer de nouvelles images.
J’aime utiliser de vieux papiers et cartons, du papier kraft. Je travaille dans la spontanéité. J’ai déjà essayé d’être organisée mais ça n’a pas marché !
J’utilise ce qui me tombe sous la main, je ne classe pas les morceaux de papier par couleurs. J’ai besoin d’un peu de ce fouillis, je crois.
Il y a-t-il des illustrateurs et des illustratrices dont le travail vous touche ou vous inspire ?
Il y en a tellement, mais les premiers qui me viennent à l’esprit sont Kveta Pacovska, Leo Lionni, Wolf Erlbruch, Ingrid Godon, Anne Herbauts.
Quelles étaient vos lectures d’enfant, d’adolescente ?
Je ne me souviens pas d’avoir vu des livres chez moi quand j’étais enfant. Mes parents lisaient les journaux. Une cousine avait des bandes dessinées de Bécassine et Tintin, je profitais des visites chez elle pour en regarder les images.
J’ai rencontré les livres à l’école. Et j’ai lu, beaucoup, sur tout. J’aimais particulièrement les documentaires, les livres sur les animaux, sur les pays, la nature. Je voulais tout connaître. Vers l’âge de 10 ans je m’étais abonnée aux publications du Service canadien de la faune et je recevais de nombreux fascicules gratuitement sur les animaux du Canada.
Après les avoir lus, je faisais des livres avec. Je découpais et collais les images, j’ajoutais de la couleur, j’écrivais un petit texte et puis je finissais avec ce que je préférais : la couverture. Parfois aussi je ne faisais que des couvertures.
Sur quoi travaillez-vous actuellement ?
Je termine un album qui sera publié chez D’eux en 2022. Le texte est de L’auteure Marie-Andrée Arsenault. J’ai beaucoup d’affection pour le personnage principal. Après, je travaillerai sur un premier album en tant qu’auteure illustratrice. Un projet qui me trotte dans la tête depuis plusieurs années déjà et qui a pris une nouvelle direction récemment. Maintenant je suis prête.
Bibliographie sélective :
- La chasse au loup, illustration d’un texte de Michaël Escoffier, Les 400 coups (2021).
- Prune & Perlette, illustration d’un texte Véronique Le Normand, D’eux (2021).
- Comment cuisiner les lapins, illustration d’un texte de Michaël Escoffier, Kaléidoscope (2020), que nous avons chroniqué ici.
- Tempête sur la savane, illustration d’un texte de Michaël Escoffier, D’eux (2020), que nous avons chroniqué ici.
- Giroflée Pois-Cassé, illustration d’un texte de Marie-Danielle Croteau, Dominique et compagnie (2012).
- Les larmes de Fanette, illustration d’un texte d’Isabelle Clara, Les éditions de la Bagnole (2012).
- Triste Sort, illustration d’un texte de Jean-Pierre Davidts, Les 400 coups (2010).
- Clo-clo-rico !, illustration de chansons de Claude Léveillée, La Montagne Secrète (2010), que nous avons chroniqué ici.
- La carie, illustration d’un texte d’Avi Slodovnick, Les 400 coups (2009).
- Croque, illustration d’un texte de Thomas Fersen, Les 400 coups (2008).
Retrouvez Manon Gauthier sur son site et sur Instagram.
Du tac au tac… Michaël Escoffier
Une fois par mois, Véronique Soulé (de l’émission Écoute, il y a un éléphant dans le jardin) nous propose une capsule sonore, Du tac au tac. Avec la complicité du comédien Lionel Chenail, elle pose des questions (im)pertinentes à un·e invité·e que nous avons déjà reçu·e sur La mare aux mots. Aujourd’hui, c’est Michaël Escoffier qui répond à ses questions à l’occasion de la sortie de l’album La chasse au loup.
Michaël Escoffier est auteur. Son dernier ouvrage, La chasse aux loup, illustré par Manon Gauthier (voir interview ci-dessus) est sorti il y a quelques jours aux éditions Les 400 coups.
Bibliographie sélective :
- La chasse au loup, album illustré par Manon Gauthier, Les 400 coups (2021).
- Allo Vénus, album illustré par Matthieu Maudet, Balivernes/PilPoil (2021), que nous avons chroniqué ici.
- Comment cuisiner les lapins, album illustré par Manon Gauthier, Kaléidoscope (2020), que nous avons chroniqué ici.
- Pierre, feuille, ciseaux, album illustré par Karine Belanger, Père Castor (2020), que nous avons chroniqué ici.
- Tempête sur la savane, album illustré par Manon Gauthier, D’eux (2020), que nous avons chroniqué ici.
- Les toupouris, album illustré par Alexandre Bourdier, Balivernes/PilPoil (2019), que nous avons chroniqué ici.
- Si tu trouves un nuage, album illustré par Kris Di Giacomo, Kaléidoscope (2018), que nous avons chroniqué ici.
- Princesse Kevin, album illustré par Roland Garrigue, P’tit Glénat (2018), que nous avons chroniqué ici.
- J’ai perdu ma langue, album illustré par Sébastien Mourrain Seuil Jeunesse (2018), que nous avons chroniqué ici.
- Le monstre est de retour, album illustré par Kris Di Giacomo, Gallimard Jeunesse (2018), que nous avons chroniqué ici.
- La Déclaration, album illustré par Stéphane Sénégas, Kaléidoscope (2017), que nous avons chroniqué ici.
- Un enfant parfait, album illustré par Matthieu Maudet, l’école des loisirs (2016), que nous avons chroniqué ici.
- Le gardien des océans, album illustré par Antoine Guilloppé, Gautier Languereau (2016) que nous avons chroniqué ici.
- Au voleur, album illustré par PisHier, Les 400 coups (2016) que nous avons chroniqué ici.
- Grododo, album illustré par Kris Di Giacomo, Frimoüsse (2016) que nous avons chroniqué ici.
- Ce n’est pas l’histoire, album illustré par Amandine Piu, Frimoüsse (2016) que nous avons chroniqué ici.
- On verra demain, album illustré par Kris Di Giacomo, Frimoüsse (2014) que nous avons chroniqué ici.
- Ouvre-moi ta porte, album illustré par Matthieu Maudet, L’école des loisirs (2014) que nous avons chroniqué ici.
- Le chevalier noir, album illustré par Stéphane Sénégas, Frimoüsse (2014) que nous avons chroniqué ici.
- La maîtresse vient de Mars, album illustré par Clément Lefèvre, Frimoüsse (2014) que nous avons chroniqué ici.
- L’anniversaire, album illustré par Kris di Giacomo, Kaléidoscope (2013) que nous avons chroniqué ici.
- La croccinelle, album illustré par Matthieu Maudet, Frimousse (2013) que nous avons chroniqué ici.
- Le ça, album illustré par Matthieu Maudet, L’école des loisirs (2013) que nous avons chroniqué ici.
- Trois petits riens, album illustré par Kris di Giacomo, Balivernes (2013) que nous avons chroniqué ici.
- Victor et son loup, album illustré par Clément Lefèvre, Éditions Chocolat ! (2013), que nous avons chroniqué ici.
- Le jour où j’ai perdu mes super pouvoirs, album illustré par Kris di Giacomo, Kaléidoscope (2013) que nous avons chroniqué ici.
- Zizi, Zézette, mode d’emploi, album illustré par Séverine Duchesne, Frimousse (2012) que nous avons chroniqué ici.
- 20 bonnes raisons d’aller à l’école, album illustré par Romain Guyard, Frimoüsse (2012) que nous avons chroniqué ici.
- Bonjour facteur, album illustré par Matthieu Maudet, L’école des loisirs (2012) que nous avons chroniqué ici.
- Sans le A, album illustré par Kris di Giacomo, Kaléidoscope (2012) que nous avons chroniqué ici.
- Vacances à la ferme, album illustré par Nicolas Gouny, Balivernes (2011) que nous avons chroniqué ici.
- Le moustoc, album illustré par Matthieu Maudet, Frimousse (2011) que nous avons chroniqué ici.
- 20 bonnes raisons de croire au Père Noël, album illustré par Romain Guyard, Frimoüsse (2010) que nous avons chroniqué ici.
- Moi d’abord !, album illustré par Kris Di Giacomo, Frimoüsse (2010) que nous avons chroniqué ici.
- Le voleur d’enfants, album illustré par Clément Lefèvre, Éditions Chocolat ! (2010), que nous avons chroniqué ici.
- Le grand lapin blanc, album illustré par Eléonore Thuillier, Kaléidoscope (2010) que nous avons chroniqué ici.
- Bonjour docteur, album illustré par Matthieu Maudet, L’école des loisirs (2010) que nous avons chroniqué ici.
- La plume, album illustré par Nicolas Gouny, Frimousse (2009) que nous avons chroniqué ici.
- Tous les monstres ont peur du noir, album illustré par Kris di Giacomo, Frimousse (2008) que nous avons chroniqué ici.
Retrouvez Michaël Escoffier sur son site : http://www.michaelescoffier.com.

Aimait la littérature jeunesse bien avant d’avoir des enfants mais a attendu d’en avoir pour créer La mare aux mots. Goût particulier pour les livres pas gnangnan à l’humour qui pique !